jeudi 15 novembre 2012

Jordanie: et que la révolution commence ! – Les Frères musulman au taquet !

Sur fond de tension inter-ethniques (les bédouins haïssent les palestiniens qui eux-même sont rejetés par les jordaniens) la Jordanie semble connaître un début d’automne arabe.
Des grèves, manifestations et émeutes avaient lieu mercredi en Jordanie, après une nuit marquée par des protestations ayant dégénéré en violences à la suite d’une augmentation des prix du carburant et du gaz. Le gouvernement a annoncé mardi soir une hausse des prix de l’essence –de 0,71 dinars à 0,80 dinars (0,88 euros)– et de la bonbonne de gaz domestique –de 6,5 dinars à 10 dinars (11 euros), soit + 53%.


Et comme en Egypte, en Tunisie, en Libye et en Syrie ce sont les islamistes qui en profitent ! Cette soudaine augmentation des prix, entrée en vigueur dans la nuit, a suscité la condamnation des Frères musulmans, la principale force de l’opposition, qui ont mis en garde contre un mouvement de « désobéissance civile ».
Environ la moitié des 120.000 professeurs des écoles publiques ont fait grève après un appel en ce sens de leur syndicat, affectant au moins 2.000 écoles dans le pays, selon des responsables du syndicat d’enseignants.
Des hommes armés ont attaqué dans la nuit de mercredi à jeudi un poste de police à Irbid, dans le nord de la Jordanie, l’un des attaquants a été tué et douze policiers ont été blessés, a annoncé l’agence de presse Petra, citant un communiqué de la police. A Shafa Badran, près de la capitale Amman, des hommes armés, utilisant des armes automatiques, ont tiré sur un policier et l’ont blessé, le touchant directement à un oeil. Il est dans un état critique, selon les mêmes sources.
Lors de l’attaque dans le nord, douze policiers ont été blessés lorsqu’un groupe d’hommes armés a attaqué un poste de police à Irbid. L’un des hommes armés est mort dans une fusillade, et quatre autres ont été blessés, indique le communiqué de la police cité par l’agence officielle Petra.

Tous les blessés ont été emmenés à l’hôpital. Certains des policiers blessés sont grièvement atteints, a ajouté la police.
La Direction de la sécurité publique a déclaré que les manifestations de la nuit avaient fait 14 blessés, dont 10 policiers, après que des manifestants en colère eurent attaqué un commissariat à Irbid (nord) et des bâtiments gouvernementaux à Salt, à l’ouest d’Amman.
La Jordanie est le théâtre de manifestations pacifiques depuis près de deux ans mais jusqu’à présent les revendications portaient sur l’accélération des réformes politiques et la limitation des pouvoirs du roi et non un appel à son départ.
Dans une interview à la télévision d’Etat, le Premier ministre, Abdullah Ensour, a mis en garde les Frères musulmans, contre toute exploitation de la hausse des prix. «Si (cette hausse des prix) était reportée, nous ferions face à une situation catastrophique et d’insolvabilité», a-t-il déclaré. La Jordanie, qui s’attend à voir son déficit budgétaire atteindre 3,5 milliards de dollars cette année, espère que la réduction des subventions au carburant confortera le Fonds monétaire international (FMI) dans son intention de lui accorder un prêt de deux milliards de dollars pour soutenir son économie.