lundi 29 avril 2013

Les voyages de Shimon Peres et Benjamin Netanyahou menacés



Le voyage du Premier ministre en Chine et la visite du Président au Vatican se retrouvent hypothéqués et pourrait se voir annulés.
Ces deux voyages officiels se retrouvent sous la menace d'une grève du personnel diplomatique.
Une grève motivée par des raisons salariales : ils estiment, en effet, que leur rémunération est "dépecée".
"La situation est telle au ministère qu'une personne sur trois parmi les jeunes diplomates quitte son emploi parce qu'il ne peut pas joindre les deux bouts.", explique le responsable du syndicat du ministère des Affaires étrangères.

Dans le conflit en cours, les diplomates se battent bien sûr pour un salaire plus élevé et de meilleures conditions de travail mais aussi et surtout contre le fait que quelques-uns des fonctions principales du ministère des Affaires étrangères ont été "éclatées", au sein du gouvernement actuel, vers d'autres institutions gouvernementales (les Négociations pour Tzipi Livni, les Relations internationales pour Yuval Steinitz) et qu'il n'y a toujours pas de …ministre des Affaires étrangères à proprement parler, Benyamin Netanyahou "tient" le poste en attendant d'être fixé sur l'avenir d'Avigdor Lieberman.
Les diplomates avertissent que de nombreux aspects centraux des relations internationales d'Israël pourraient se trouver affectés par cette situation.
L'ambiance au ministère est à l'amertume et à la frustration.
Les négociations avec la direction du ministère et le ministère des Finances n'ayant apparemment pas débuté sous les meilleurs auspices, le syndicat a donc donné comme directive de ne plus envoyer de courriels liés au travail ; les emails ne traitent plus que des aspects pratiques mais bloquent le contenu diplomatique.

Les seules exceptions sont faites pour des cas particuliers relatifs à des questions de sécurité, par exemple tout ce qui a trait à la Corée du Nord.
Il n'empêche que cela peut entraver considérablement la gestion des relations internationales du pays. "Comment peut-on préparer la visite d'un dignitaire étranger sans correspondance écrite ?" s'indigne un fonctionnaire diplomatique de haut rang. "On ne peut tout de même pas tout gérer au téléphone !".

Par ailleurs, les passeports diplomatiques ne sont plus délivrés aux personnes qui ne travaillent pas directement pour le ministère des Affaires étrangères.
Ainsi les plans de voyage de la ministre de la Justice Tzipi Livni et ceux du ministre des Finances Yair Lapid ont dû être modifiés, faute d'avoir pu obtenir ce fameux passeport.

Le ministre de l'Éducation Shai Piron s'est rendu la semaine dernière à Varsovie avec son passeport personnel tandis que le Grand rabbin ashkénaze, Yona Metzger, s'est vu refuser un visa pour les États-Unis !
Les citoyens israéliens pourraient eux-mêmes être touchés prochainement si le syndicat décidait de lancer une grève générale affectant les services consulaires dans les missions israéliennes à travers le monde.

Par ailleurs, les "sanctions" comprennent également l'arrêt des processus de nominations politiques à des missions israéliennes à l'étranger, la suspension du code vestimentaire professionnel (les employés viennent désormais habillés en jeans et t-shirts) et un boycott complet des contacts avec "l'entité" des Relations internationales du ministre Yuval Steinitz.
Les prochains voyages du président Shimon Peres (une rencontre avec le Pape François le 29 avril) et de Benyamin Netanyahou (en Chine) pourraient avoir à souffrir de cette paralysie.
Ce qui n'arrangerait pas les relations d'Israël avec la République populaire, le Premier ministre israélien ayant déjà annulé sa visite à deux reprises, des annulations vécues comme des offenses par les dirigeants chinois.

Les diplomates avaient dû déployer des efforts impressionnants pour obtenir une troisième invitation mais une nouvelle fois, les membres de l'équipe de sécurité du Premier ministre qui avaient prévu de faire une visite préliminaire, se sont vu refuser les visas nécessaires par le personnel du ministère des Affaires étrangères.
Mais pour le dirigeant du syndicat, Yair Frommer, il n'est pas question de céder.
"L'avenir de la grève dépend de la façon dont les négociations se développent dans les prochains jours", a-t-il souligné mardi mais les écarts entre les deux parties "sont encore larges et ce combat risque de durer encore des semaines, voire des mois", a-t-il prévenu.


Source Israel Infos