mardi 30 avril 2013

Vers la fin de la doctrine israélienne de la dissuasion



Les tirs de roquettes depuis Gaza sur la région du Neguev ce week end, alors que les habitants célébraient Lag Baomer montrent que la politique de dissuasion sur laquelle s'appuie la doctrine militaire d'Israël pour sa frontière sud a atteint ses limites.

Sporadiquement mais certainement, les habitants du sud d'Israël retournent vers une réalité qui leur est devenue, hélas – et dans l'indifférence quasi générale -, familière : la chute de roquettes dans ou proche de leurs villes. L'Etat major comme la classe politique avaient promis, après l'opération Pilier de Défense, en novembre dernier, qu'il n'y aurait pas de retour vers "la routine des tirs" qui prévalait avant la guerre avec Gaza. Pourtant Israël a riposté et le cycle connu s'enclenche : depuis le cessez le feu signé avec le Hamas sous les auspices de l'Egypte, 19 roquettes ont été tirées vers les zones civiles et habitées du sud.
Israël fait porter la responsabilité de ces tirs au Hamas, qui gouverne la bande de Gaza.
L'armée israélienne sait cependant que le Hamas, qui n'est pas en état de faire face à une nouvelle guerre –provisoirement – fait des efforts considérables pour bloquer les tirs opérés par des groupes djihadistes ou radicaux (il a notamment réactivé une unité, en sommeil depuis plusieurs années, chargée de traquer les lanceurs de roquettes) et procédé à des arrestations parmi ces groupes.
Certains de ces prisonniers ont d'ailleurs lancé une grève de la faim particulièrement embarrassante pour le gouvernement de Gaza.
La routine attaque-riposte fait que les groupes responsables des tirs de roquettes sont rarement pris pour cible par la chasse israélienne; la politique de dissuasion n'a donc aucun effet sur eux mais oblige le Hamas, qui est visé, à "répondre" aux attaques israéliennes.
Il n'y a aucune solution miracle à cette situation : à moins d'une attaque terrestre à large échelle, la seule solution alternative pour Israël est de faire monter la pression sur l'Egypte, où se situent souvent le commandement ou la base arrière de ces mouvements radicaux, notamment le Djihad islamique.
Une nouvelle opération terrestre analogue à celle de novembre dernier ne donnerait pas de résultat différent de ce que l'on connait aujourd'hui.
Une intervention au sol plus appuyée, du type Plomb Durci en 2008-2009 n'est pas réaliste : elle s'accompagnerait de nombreuses victimes israéliennes te palestiniennes; elle pourrait provoquer un affaiblissement voir la chute du gouvernement Hamas, mais avec un Fatah faiblement implanté à Gaza, ce serait probablement des groupes radicaux qui prendraient le pouvoir.
Et si le Hamas continue à affirmer qu'il ne reconnaitra jamais Israël, on ne peut pas lui enlever le fait qu'il tente de faire taire les tirs et maintient ouvertes les voies de communications indirectes avec l'état hébreu.

Il faut probablement se résoudre à ce que les tirs sporadiques depuis Gaza soient une réalité sans solution.

Source Israel Infos