mardi 26 novembre 2013

Le Trésor israélien annule la hausse de l’impôt sur le revenu de 2014

 

Lundi soir , le ministre des Finances Yaïr Lapid a tenu à Jérusalem une conférence de presse exceptionnelle : convoqués au dernier moment, les journalistes israéliens incrédules ont entendu Yaïr Lapid leur expliquer qu’il y avait suffisamment d’argent dans les caisses de l’Etat pour annuler des hausses d’impôt prévues pour 2014. Six mois après le vote du budget bisannuel qui couvre 2013 et 2014, le ministre des Finances estime que le déficit public pour 2013 tombera de 4,65 à 3,5% du PIB ; d’où l’urgence, selon lui, de redistribuer les recettes fiscales excédentaires.



REMISE À PLAT ?

Selon le grand Argentier, une remise à plat de la réforme fiscale prévue pour 2014 est possible en raison des recettes fiscales supérieures aux prévisions. En effet, le fisc israélien a encaissé, il y a une quinzaine de jours, plusieurs chèques pour un montant total de 4,3 milliards de shekels (près d’un milliard d’euros) : il s’agit de l’impôt sur les sociétés que plusieurs grands groupes industriels (comme Israel Chemicals et Teva) ont versé aux caisses de l’Etat pour pouvoir utiliser leurs bénéfices jusqu’alors bloqués.
Les excédents fiscaux accumulés en 2013 ont donc convaincu le ministre des Finances de ne pas attendre. Pour l’heure, la mesure phare annoncée par Yaïr Lapid est le gel de l’impôt sur le revenu : l’augmentation prévue des taux de l’impôt, applicables aux revenus de 2014, est annulée ; l’impôt aurait dû augmenter d’un taux compris entre 1 et 2% selon la tranche de revenu.
Par ailleurs, l’impôt sur le bénéfice des sociétés ne devrait pas augmenter : il restera fixé à 26%. Quant à la dernière hausse de la TVA de 17 à 18%, elle n’est pas encore remise en cause.

IMPROVISATION FISCALE ?

Ce correctif fiscal devra être encore approuvé par le gouvernement et par les députés. En attendant, beaucoup d’observateurs se demandent ce qui a poussé Yaïr Lapid à réagir si rapidement. Cette « improvisation fiscale » s’explique sans doute par des motivations politiques : le ministre des Finances aurait voulu prendre de court le Premier ministre pour s’attribuer seul le prestige d’une décision si populaire.
Les principaux bénéficiaires des mesures annoncées seront les Israéliens de la classe moyenne qui paieront moins d’impôt sur leur revenu que prévu. En revanche, les classes les plus défavorisées ne bénéficieront pas de ces mesures, notamment parce que la TVA ne sera pas réduite.

Source Israel Valley