mercredi 27 novembre 2013

L'UE et Israël parviennent à un accord de coopération scientifique


L'Union européenne et Israël sont parvenus, mardi 26 novembre, à un accord sur leur future coopération scientifique, objet d'un litige en raison du contentieux sur la colonisation. Le chef du gouvernement israélien Benyamin Netanyahou avait pressé ses ministres de résoudre ce litige avec l'UE d'urgence avant l'ouverture, dans une dizaine de jours, des demandes de financement pour le programme Horizon 2020, qui démarre en 2014.
 

« Cet accord respecte entièrement les exigences légales et financières de l'UE, en même temps que les susceptibilités politiques d'Israël », selon un communiqué conjoint, faisant allusion aux « lignes directrices » de l'Union. Ces « lignes directrices », objet du contentieux entre les deux parties, imposent une clause qui exclut de la coopération de l'UE avec Israël les institutions et entreprises israéliennes ayant des activités dans les territoires palestiniens (Cisjordanie, Jérusalem-Est, bande de Gaza) et syrien (Golan) occupés depuis 1967.
Si les concessions consenties de part et d'autre n'ont pas été dévoilées, les médias israéliens croient savoir que l'accord comportera une clause de l'UE garantissant que les fonds ne pourront être investis en territoire occupé. En contrepartie, une clause d'Israël exprimera son opposition aux "lignes directrices", puisque le pays récuse toute référence aux lignes de 1967.
Selon les médias, le gouvernement israélien était divisé entre partisans d'une ligne intransigeante, tel le ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman, et ceux, comme la ministre de la justice Tzipi Livni, estimant qu'Israël ne pouvait renoncer aux fonds européens uniquement pour éviter de parapher la clause contestée.
Ce programme, auquel Israël est le seul pays non européen autorisé à participer à part entière, pourrait permettre aux compagnies high-tech et aux instituts de recherche israéliens de récolter quelque 1,4 milliard d'euros d'aide européenne sur sept ans, selon les médias.
Lors de la visite du chef de l'Etat François Hollande, le président palestinien Mahmoud Abbas avait remercié le 18 novembre l'UE, et en particulier la France, pour l'adoption des "lignes directrices". Des organisations palestiniennes et pro-palestiniennes avaient appelé l'UE à aller plus loin vers le boycottage des produits des colonies, voire de tous les produits israéliens, un mouvement qui gagne du terrain en Europe.

Source Le Monde