jeudi 30 janvier 2014

Les restes d'un feu datant de 300.000 ans identifiés en Israël !

 
Pour les archéologues, le contrôle et l'utilisation du feu sont étroitement liés avec le développement des cultures préhistoriques humaines. Une équipe de scientifiques israéliens a découvert des preuves de l'utilisation du feu, 300 000 ans en arrière, dans la grotte de Qesem (région de Rosh Ha'ayin). Les résultats ont été publiés dans la revue Journal of Archaeological Science.




Qesem 
Le site de Qesem est l’objet de fouilles depuis plus de 10 ans. Il a été découvert accidentellement lors de la construction d’une route allant à Tel-Aviv. Dans le gisement, deux strates on été identifiées : l’une à 7,5 mètres de profondeur et l’autre à seulement 3 mètres. Les deux couches ont révélé des outils de pierre de l’Acheuléen (burins, lames, percuteurs…) et des restes de faune (ossements d’aurochs, de cheval, de porc…). Au milieu du site des restes de cendres ont été identifiés.
D’après les datations des concrétions à l’entrée de la grotte, le site a été humainement occupé entre - 382 000 et - 200 000 ans.


L’étude

Les archéologues ont étudié l’épais dépôt de cendres situé à presque 2 mètres de profondeur. Grace à la technique de spectroscopie infrarouge, et en découpant la couche de sédiments en très fines lames, ils ont pu en identifier les composants au microscope.
L’étude a permis de reconnaître de petits morceaux d’os mélangés à des mottes de terre et des restes de bois, le tout ayant été chauffé à des températures très élevées.
Par ailleurs, l’étude prend en compte les éléments retrouvés à proximité du foyer. De nombreux outils de silex, qui devaient servir à couper la viande, présentaient des traces de chauffe. Cet élément indique que les outils étaient utilisés lorsque le feu était allumé.
Les ossements retrouvés autour du feu présentent des traces de découpe, d'extraction de la moelle, mais aussi des traces de brûlures...


Un hominidé qui faisait cuire ses aliments
Les chercheurs arrivent à la conclusion que les hominidés présents il y a 300 000 ans sur ce site avaient bien sûr domestiqué le feu, mais également qu’ils faisaient cuire leurs aliments, et en particulier la viande. «Ces résultats nous permettent de fixer un tournant important dans le développement de la culture humaine, période pendant laquelle les humains a commencé à utiliser régulièrement le feu, à la fois pour la cuisson de la viande, mais aussi comme un point de rencontre, une sorte de feu de camp pour des rassemblements sociaux », déclare le docteur Ruth Shahack.
Cette découverte ne révolutionne pas ce que l’on connaissait sur les capacités cognitives des hominidés, mais elle confirme plutôt ce que l’on a appris sur la domestication du feu au Paléolithique. Actuellement, les foyers volontaires les plus anciens se trouvent en France à Terra Amata (Nice) et Menez-Dregan (Plouhinec), en Allemagne à Bilzingsleben. Ils sont datés de - 350 000 ans…
D’autres sites, plus anciens, comme Gesher en Israël, n’ont pas apporté la preuve que les traces de combustion retrouvées ne sont pas tout simplement dues à un incendie naturel…
Il n’est toutefois pas exclu que l’on trouve des foyers maîtrisés très anciens, car dans la lignée Homo, notre espèce H. sapiens n’est pas la seule à avoir fait des découvertes…






Source Hominides