lundi 31 mars 2014

Paul Bismuth réclame " des excuses "


Celui dont le nom a été emprunté dans l'affaire des écoutes judiciaires de Nicolas Sarkozy se serait bien passé de cette soudaine célébrité. A plus de 3000 kilomètres de Paris, installé à Netanya, la station balnéaire préférée des Français d’Israël, Paul Bismuth est bien loin des méandres de la politique hexagonale...



Né à Tunis il y a cinquante-huit ans, cet ancien Parisien a longtemps travaillé dans le quartier du Sentier, d’abord manutentionnaire chez un styliste de mode, puis grossiste en vêtements féminins. En Israël, il dirige aujourd’hui l’agence immobilière Adamis, spécialisée dans les appartements de prestige. Son programme phare, l’Eden Tower, dans le centre de Netanya, est présenté comme « unique, luxueux, paradisiaque ». Voici maintenant le malheureux Bismuth affublé d’une célébrité dont il se serait volontiers passé. Parce qu’il est un ancien camarade de classe de Thierry Herzog, l’avocat de Nicolas Sarkozy, qu’il a connu à Paris, au lycée Jacques-Decour, son patronyme a été utilisé par l’ex-chef de l’Etat pour échapper à des écoutes judiciaires. Joint par Match, l’homme se dit blessé par cette affaire. « Cette notoriété soudaine me cause beaucoup de tort, dit-il. Je suis sans cesse dérangé et j’ai peur que mon nom devienne un sobriquet. » Il vient d’ailleurs d’envoyer un e-mail de protestation au ministre Arnaud Montebourg. Lors d’un échange retransmis par Canal+, celui-ci avait lancé à sa collègue Geneviève Fioraso : « Tu as le bonjour de Paul Bismuth ! » Le promoteur immobilier en veut surtout à Thierry Herzog qu’il n’avait pas revu depuis le lycée. « Au téléphone, il n’a eu que des réponses évasives, disant que mon nom lui était venu par hasard, regrette-t-il. J’aurais aimé avoir des excuses, un vrai repentir. » Paul Bismuth n’exclut pas de déposer plainte pour usurpation d’identité. « Je ne suis pas pressé, nous précise-t-il. Je sais que, juridiquement, j’ai le temps. »
Source Paris Match