dimanche 13 avril 2014

Israël sanctionne financièrement " la Palestine "


La tension qui entoure les négociations israélo-palestiniennes ne retombe pas. Tandis que les médiateurs américains s'activent pour tenter de les prolonger au-delà du 29 avril, le gouvernement israélien a décidé jeudi soir de sanctionner financièrement l'Autorité palestinienne en gelant le transfert des droits et taxes qu'il perçoit pour son compte. Une mesure que le principal négociateur palestinien, Saëb Erekat, a aussitôt assimilée à un acte de «piraterie»...



Cette initiative unilatérale est présentée comme une réponse aux démarches du président Mahmoud Abbas qui, la semaine dernière, avait réclamé l'adhésion de la Palestine à une quinzaine de traités internationaux. Il avait lui-même dit vouloir ainsi répliquer aux atermoiements du gouvernement israélien, qui n'avait pas respecté son engagement de libérer à la date du 29 mars un ultime contingent de 26 prisonniers palestiniens détenus depuis plus de vingt ans.
Ce n'est pas la première fois qu'Israël suspend le transfert des taxes perçues, en vertu du protocole de Paris (1994), à l'entrée sur son territoire de produits destinés à la Cisjordanie, dans le but de sanctionner l'autorité palestinienne. Ce fut notamment le cas durant la deuxième intifada puis après la victoire du Hamas, en 2006, aux élections législatives. Plus récemment, une semblable retenue a été imposée lorsque Mahmoud Abbas a obtenu l'admission de la Palestine à l'ONU, en qualité d'État observateur, fin novembre 2012.
Parce que cette décision est immédiatement réversible, son impact sur l'économie palestinienne est à ce stade difficile à prévoir. Les droits et taxes prélevés par Israël au nom de l'Autorité palestinienne, qui s'élèvent à 100 millions d'euros par mois, représentent environ les deux tiers de ses ressources propres. «Sans cette rentrée d'argent, le gouvernement est incapable de boucler son budget», prévient un diplomate européen. Par le passé, cependant, certains pays arabes se sont engagés à compenser ces recettes défaillantes - sans toujours tenir leur promesse.
La décision israélienne intervient alors que le processus de paix s'enlise dans de fastidieuses discussions sur son éventuelle prolongation. Ces derniers jours, les négociateurs israéliens et palestiniens se sont rencontrés à quatre reprises pour tenter de surmonter la crise. Jeudi soir, le département d'État américain s'est réjoui de ces «négociations intenses», jugeant cependant qu'«il est prématuré, à l'heure qu'il est, de spéculer sur un accord».
Source Le Figaro