mercredi 30 avril 2014

Les Palestiniens risquent un gel de l'aide US


Les Palestiniens risquent de compromettre les millions de dollars d'aide américaine s'ils poursuivent leur projet d'un gouvernement d'union avec le Hamas, ont averti mardi des élus et responsables américains...



"Il n'y aura pas d'argent public américain versé à un gouvernement dans lequel figure le Hamas, tant que le Hamas ne respectera pas les conditions du Quartet. Et cela sous-entend, le rejet de la violence, le respect des accords précédents et la reconnaissance de l'Etat d'Israël", a affirmé la secrétaire d'Etat adjointe au Proche-Orient Anne Patterson lors d'une audition devant la Chambre des représentants.
Après des années de rivalités, un accord palestinien de réconciliation a été signé le 23 avril à Gaza entre l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et le Hamas islamiste. Celui-ci prévoit la formation d'un gouvernement de "consensus national" et la tenue d'élections à la fin de l'année.
Dès l'annonce de cet accord surprise, Israël a suspendu les négociation en vue d'un accord de paix que les Etats-Unis portent à bout de bras depuis des mois et dont l'échéance a expiré mardi sans résultats.
"Soyons clairs: aucun gouvernement palestinien où figurera des membres terroristes du Hamas ne recevra des fonds américains", a renchéri le représentant Ted Deutch lors de cette audition consacrée au budget 2015 pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient.

"Conséquences majeures"

La représentante républicaine Ileana Ros-Lehtinen a affirmé que l'accord entre l'OLP et le Hamas aurait des "conséquences majeures" sur le prochain budget américain.
L'administration Obama demandait le déblocage de "plus de 440 millions de dollars d'aide directe pour le gouvernement palestinien, la Cisjordanie et Gaza", a-t-elle dit.
Mais la loi américaine précise qu'aucune aide américaine ne peut être envoyée à un gouvernement palestinien qui comprend des membres du groupe terroriste Hamas, a-t-elle argué.
Les Etats-Unis ont intégré le Hamas sur leur liste d'organisations terroristes en 1993.

Sanctions économiques israéliennes

D'autre part, le site Walla citait lundi soir un haut responsable israélien affirmant qu'Israël a commencé à mettre en application les sanctions économiques promises contre l'Autorité palestinienne après l'accord Fatah-Hamas de la semaine dernière.
Selon ce haut responsable israélien, l'Autorité palestinienne aurait été informée des "mesures punitives" décidées la semaine dernière par le cabinet israélien de sécurité qui serait "seulement la première étape".
Un haut responsable palestinien ayant requis l'anonymat a confirmé au site d'information israélien, Ynet, que Jérusalem a informé Ramallah que le gouvernement de Benyamin Netanyahou allait utiliser les taxes perçues par Israël pour le compte de l'Autorité palestinienne afin de rembourser les dettes de l'AP. L'Autorité palestinienne doit entre autre un milliard de shekels (près de 210 millions d'euros) à la compagnie israélienne d'électricité (IEC).
D'après Ynet, la liste des sanctions comprendrait les mesures suivantes:
- révocation du statut de VIP de certains hauts responsables de l'Autorité palestinienne qui leur permettait la libre circulation entre la Cisjordanie et la bande de Gaza en passant par Israël sans aucun contrôle
- annulation de l'autorisation de l'installation d'un réseau de téléphonie cellulaire G3 en Cisjordanie ainsi que l'annulation de l'extension du réseau téléphonique Watania.
- gel des contacts entre responsables israéliens et palestiniens
- gel du programme visant à transformer 14.000 dunams en terres agricoles palestiniennes
- gel des forages sur les sites de gaz naturel palestiniens au large des côtes de la bande de Gaza
- gel des transferts de fonds appartenant aux Palestiniens à partir des banques israéliennes
Lors d'un discours lundi soir devant la Ligue anti-Diffamation (Anti-Defamation League - ADL), l'ambassadeur israélien aux Etats-Unis Ron Dermer a rappelé qu'Israël ne mènera aucune négociation avec un gouvernement palestinien soutenu par le Hamas, même s'il ne comprenait pas directement des ministres membres de l'organisation terroriste. "On dit qu'on fait la paix avec ses ennemis, mais on fait la paix avec des ennemis qui souhaitent la paix, a déclamé Dermer. "Le Hamas est un ennemi qui ne veut pas la paix. Israël n'engagera aucune négociation avec un gouvernement palestinien soutenu par le Hamas", a conclu le diplomate israélien.
Source I24News