dimanche 27 avril 2014

Yom Hashoah : Pour ceux dont il ne reste que le nom

 
Avant d’être l’année de la libération presque complète du territoire, l’année 1944 a été pour les Juifs de France une période d’accentuation des persécutions nazies, avec le soutien fidèle des milices du régime de Vichy. En seulement huit mois, de janvier à août, 16 000 juifs sont déportés, soit un chiffre similaire à celui de l’année 1943 toute entière...



Les convois vers les camps d’extermination de l’Est continuent au cœur même des combats de la Libération. On se souvient de la rafle des 44 enfants d’Izieu arrêtés sur ordre de Klaus Barbie le 6 avril. On se souvient de celle du 21 juillet commanditée par Alois Brunner qui vise près de 250 enfants de l’UGIF en région parisienne. Parmi les déportés de cette période figurent la jeune Simone Jacob (qui deviendra Simone Veil), l’étudiante Hélène Berr, dont le Journal a fait le tour du monde, le poète Itzhak Katzenelson, auteur, en yiddish, du génial Chant du peuple juif assassiné, le grand rabbin René Hirschler, animateur des œuvres juives de secours. Et tant d’autres.
Yom HaShoah est la date choisie par le parlement israélien pour la commémoration de la Shoah et de l’héroïsme : le 27 Nissane du calendrier hébraïque tombe après la fête de Pâques (Pessah) et le jour dédié aux morts israéliens (Yom HaZikarone) et précède l’anniversaire de la création de l’État d’Israël (Yom HaAtsmaout). Cette année, la date hébraïque du 27 Nissane coïncide avec la Journée nationale du souvenir des victimes de la déportation en France le dernier dimanche d’avril.

En partenariat avec la Fondation pour la mémoire de la Shoah et le Mémorial de la Shoah, l’Association des Fils et Filles des Déportés Juifs de France commémorera les dimanche 27 et lundi 28 avril, jour de Yom HaShoah, la mémoire des déportés des différents convois au cours d’une lecture publique ininterrompue de 24 heures, durant laquelle seront prononcés, un à un, les noms de chaque homme, chaque femme, chaque enfant juifs déportés entre 1942 et 1944, convoi par convoi.
Cette journée de commémoration est placée sous le haut patronage du Président de la République, François Hollande, et sous l’égide de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Elle commencera Dimanche 27 à 15 h 30
, par une lecture communautaire du Sefer HaShoah (Lieu : MJLF, 11 rue Gaston de Caillavet, 75015 Paris)

Se poursuivra, de 19 h 30 à 20 h 30 au Mémorial de la Shoah (17 rue Geoffroy-l’Asnier, 75004 Paris) avec une cérémonie d’ouverture : l’allumage des six bougies du souvenir par d’anciens déportés et des enfants sera suivi d’une allocution de Laurent (Lazare) Goldberg, fils et petit-fils de déportés, résistant de la première heure et engagé volontaire combattant dans la 2ème Division Blindée.
S’ensuivra la lecture des noms du convoi 7 au convoi 42, par des enfants et des personnalités politiques, diplomatiques, religieuses et associatives. Cette lecture se poursuivra sans interruption, nuit et jour, jusqu’au lundi 28 avril à 19 heures.

Pendant la lecture des noms au Mémorial de la Shoah, des Rencontres sont également organisées à l’auditorium Edmond J. Safra (entrée libre sur réservation au 01 53 01 17 42) :

- Dimanche à 21 h 15, Le dernier combat : Young Perez et Auschwitz
Organisée avec les Éclaireuses et Éclaireurs israélites de France (EEIF) suivie de la projections d’extraits du film de Jacques Ouaniche (2013). Victor « Young » Perez entre dans la légende en octobre 1931 à Paris, en battant par K-O. l’Américain Frankie Genaro. À 20 ans, il offre à la France un titre de champion du monde poids mouches. Il est déporté le 7 octobre 1943 à Auschwitz, où, identifié comme l’ex-champion du monde de boxe, il doit participer à des combats organisés par les SS.

- Lundi 28, à 8 h 45 (à l’heure où retentira la sirène dans tout Israël), Lecture du Kaddish organisée par le Consistoire, au Mémorial.

- Lundi à 15 h 30, Écrire pour survivre et ne pas oublier, ̀ l’occasion de la parution de « Et la terre ne trembla pas » La Shoah dans les Livres du souvenir, Revue d’Histoire de la Shoah n° 200, édition du Mémorial de la Shoah, 2014, et de Rire le jour, pleurer la nuit. Les enfants juifs cachés dans la Creuse pendant la guerre (1939- 1944) de Katy Hazan (Calmann-Lévy, 2014).
En présence de Katy Hazan, historienne, Audrey Kichelewski, maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Strasbourg, et Karen Taïeb, responsable des archives au Mémorial de la Shoah.

- à 20 h, Office solennel du Consistoire, à la Synagogue Nazareth, 15, rue Notre Dame de Nazareth, 75003 Paris.

Source Tribune Juive