mercredi 23 juillet 2014

Nouvelle manifestation propalestinienne sous haute surveillance mercredi


Une nouvelle manifestation propalestinienne sous haute surveillance se prépare pour mercredi à Paris, tandis que la justice se prononce sur les cas de présumés "casseurs" interpellés lors des rassemblements interdits du week-end ayant dégénéré en émeutes urbaines et actes antisémites. Plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux jeunes et des mères de familles, se sont par ailleurs réunies mardi en fin d'après-midi dans le calme sur les marches de la mairie d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), aux cris d' "Israël assassin"...



D'autres rassemblements sont prévus mercredi à Lyon, Toulouse, Lille, Reims... ainsi qu'une nouvelle manifestation samedi à Paris.
L'autorisation de la manifestation parisienne de mercredi, qui partira à 18h30 de la place Denfert-Rochereau en direction des Invalides, est une "juste victoire pour la démocratie et la liberté d'expression" après les récentes interdictions, a commenté Taoufiq Tahani, président de l'Association France Palestine solidarité lors d'une conférence de presse.
L'AFPS participe à ce rassemblement organisé par le Collectif national pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens, qui rassemble des partis politiques de gauche, des syndicats et des associations.
Outre les forces de l'ordre, la manifestation sera encadrée par des éléments des services d'ordre de quatre organisations participantes: la CGT, le NPA, le Parti de gauche et le Parti communiste français, a-t-il précisé.
Le coprésident du Parti de Gauche Jean-Luc Mélenchon a annoncé sa présence.
L'autorisation de cette nouvelle manifestation parisienne a été diversement appréciée dans la classe politique, qui était également partagée sur l'opportunité d'interdire celles du week-end dernier.
Le député-maire UMP de Nice Christian Estrosi a jugé cela "inadmissible". "Quelle garantie avez-vous que ceux qui seront dans la manifestation ne seront pas ceux qui étaient là dimanche, simplement parce que le nom de l'organisateur a changé?" s'est-il interrogé. "C'est une inconsistance de plus du gouvernement. Un coup j'autorise, un coup j'autorise pas".
Le Premier ministre Manuel Valls a justifié l'autorisation en expliquant que le parcours avait été "discuté et des gages de sécurité donnés par les organisateurs de cette manifestation, plus responsables cette fois-ci". Il n'y a "pas de principe général d'interdiction de manifestations en France", a expliqué depuis Marseille le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
Lundi soir, trois peines de prison avec sursis et une relaxe avaient été prononcées contre quatre participants au rassemblement propalestinien interdit de samedi dernier à Paris, jugés en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Paris.
Trois autres prévenus, deux étudiants de 19 et 20 ans et un homme de 27 ans, affichant tous un casier judiciaire vierge, ont comparu mardi devant le même tribunal. Le parquet a requis, pour deux d'entre eux, une peine de 3 à 4 mois ferme, et de 6 à 8 mois ferme avec mandat de dépôt pour le troisième.
"J'ai le sentiment que les vrais casseurs s'étaient bien enfuis, mais qu'il fallait faire du chiffre et qu'on a arrêté ce qui nous tombait sous la main", a fait valoir l'avocate d'un des prévenus.
Cinq autres prévenus, âgés de 18 à 28 ans, la majorité vivant chez leurs parents et peu ou jamais condamnés, comparaissaient mardi à Pontoise, pour des jets de projectiles lors de la manifestation interdite de Sarcelles (Val d'Oise). Plusieurs commerces avaient été mis à sac dimanche dans cette ville de la banlieue nord de Paris, notamment une épicerie casher.

Les actes antisémites constituent "une attaque contre les valeurs de la République française", a déclaré mardi l'ambassadeur israélien à Paris, Yossi Gal, tout en se disant "confiant" dans la détermination des autorités françaises à lutter contre l'antisémitisme.
Mercredi, les manifestants défileront pour demander un cessez-le-feu alors que l'offensive israélienne contre la bande de Gaza a fait plus de 600 victimes palestiniennes et 29 côté israélien.
Le président de la Ligue des droits de l'Homme, Pierre Tartakowsky, a demandé au gouvernement que son "engagement soit plus clairement lisible, pour la fin du blocus, la fin de l'occupation".
Pour le Premier ministre, la position de la France est "équilibrée" et "la France demande depuis le début un cessez-le-feu immédiat".

Par Pauline FROISSART et Thomas URBAIN

Source La Provence