jeudi 10 juillet 2014

Paris et Berlin condamnent les « agressions » contre Israël


Alors que les raids aériens meurtriers succèdent aux tirs de roquettes depuis lundi dans la bande de Gaza, le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra jeudi matin une réunion d'urgence sur la situation à Gaza, a annoncé la présidence rwandaise du Conseil mercredi 9 juillet. La séance, qui commencera à 10 heures locales (16 heures à Paris), consistera en un exposé public de la situation par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, suivie de consultations à huis clos entre les 15 pays membres du Conseil...
 

Cette réunion d'urgence a notamment été réclamée par les pays arabes. L'ambassadeur koweïtien Mansour Al-Otaibi a ainsi demandé au Conseil, au nom des pays arabes, de « faire cesser l'agression israélienne et la punition collective du peuple palestinien ». « Il est temps que le Conseil adopte une déclaration ou une résolution » à ce propos, avait-il ajouté.
L'ambassadeur saoudien Abdallah Al-Mouallimi a jugé pour sa part « injustifiable l'usage disproportionné de la force » par l'armée israélienne. Il a appelé le Conseil « à prendre des mesures pour protéger la population », tandis que le représentant palestinien Riyad Mansour accusait le Conseil de « traîner les pieds pendant que l'agression continue ».
L'ambassadeur israélien Ron Prosor a affirmé de son côté que « le Hamas a déclenché ce conflit et ne nous laisse pas le choix », tout en soulignant que l'armée israélienne « utilisait des frappes précises pour éviter de tuer des civils ».
Selon Haaretz, le président palestinien, Mahmoud Abbas, a demandé à son homologue égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, d'intervenir pour éviter l'escalade de la violence. Il affirme aussi qu'il a parlé aux leaders du Hamas qui seraient « intéressés par un cessez-le-feu ».

PARIS ET BERLIN CONDAMNENT LES « AGRESSIONS » CONTRE ISRAËL

François Hollande s'est entretenu, mercredi 9 juillet, avec le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou. Il a « condamné fermement les agressions » contre Israël, tout en rappelant « la nécessité de prévenir l'escalade des violences », d'après l'Elysée.

 « [M. Hollande] lui a exprimé la solidarité de la France face aux tirs de roquettes en provenance de Gaza. (...) Il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces. »
La chancelière allemande, Angela Merkel, a elle aussi condamné « sans réserve » les tirs de roquettes sur Israël au cours d'une conversation téléphonique avec le premier ministre israélien. 
Enfin, le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui s'est lui aussi entretenu avec M. Netanyahou, a signalé qu'il avait l'intention de parler au président palestinien Mahmoud Abbas « dans les prochaines 24 heures ».
La diplomatie américaine « cherche les moyens de mettre fin aux tirs de roquettes » lancées à partir de Gaza par le Hamas contre Israël. « Aucun pays ne peut accepter de rester les bras croisés alors que des roquettes lancées par une organisation terroriste tombent sur son territoire et touchent des civils innocents », a jugé la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki.

OBAMA APPELLE À « DES RISQUES EN FAVEUR DE LA PAIX »

Dans une tribune au quotidien israélien Haaretz, Barack Obama a exhorté Israéliens et Palestiniens à faire preuve de retenue, tout en réaffirmant son soutien à Israël. « En cette période de danger, chaque partie impliquée doit protéger les innocents et agir de manière raisonnable et mesurée, pas par vengeance ni représailles », écrit le président américain .
« Les deux camps doivent être prêts à prendre des risques en faveur de la paix. (…) La seule solution est un Etat juif démocratique, vivant en paix et en sécurité côté à côte avec un Etat palestinien indépendant et viable. »
M. Obama réaffirme aussi dans ce texte que « l'implication des Etats-Unis pour la sécurité d'Israël et des Israéliens ne faiblira pas ».

La tension est montée tout le long du mois de juin après l'enlèvement et le meurtre de trois jeunes Israéliens en Cisjordanie, suivi du meurtre en représailles d'un adolescent palestinien. Après des tirs de roquettes palestiniens, Israël a déclenché lundi soir une opération militaire baptisée « bordure protectrice ».

Source Le Monde