dimanche 3 août 2014

Avec l'Envol des Coûts Militaires, le Budget 2014 d'Israël Doit être Revu..



Sans accord avec le Hamas, le retrait partiel de Tsahal ne marque pas la fin du conflit dont le coût commence à peser sur les finances publiques d’Israël. Pour l’heure, le ministère israélien des Finances refuse de revoir à la baisse sa prévision de croissance pour 2015 qui reste fixée à 3%. Pour Yaël Endoren, la Directrice générale du Trésor, « si le conflit a un impact sur la croissance, ce sera seulement en 2014, et encore de façon très marginale ». Il n’empêche que l’équation budgétaire va devoir intégrer plusieurs inconnues, notamment le budget de la Défense...
 

Au-delà de trois semaines de conflit à Gaza, les finances publiques vont devoir s’accommoder aussi bien d’une baisse des recettes fiscales que d’une hausse des dépenses publiques. Mais à Jérusalem, le ministère des Finances précise qu’il ne compte pas revoir sa copie du budget 2015 en cours de préparation : « chaque année, le budget prend en compte des évènements imprévisibles, c’est pourquoi nous n’envisageons pas de modifier le cadre budgétaire pour 2015 » explique Yaël Endoren, laissant entendre que le Trésor n’entend pas accorder de rallonge au budget de la Défense.

RECETTES FISCALES EN BAISSE

Le ralentissement de l’activité observé en Israël depuis le début juillet va peser sur les recettes fiscales. La baisse du chiffre d’affaires de plusieurs secteurs, notamment le tourisme, le commerce et l’industrie, va inéluctablement se traduire par une baisse des recettes fiscales.
D’ailleurs, dans un rayon de 40 km autour de la bande de Gaza, le Fisc israélien comme la Sécurité sociale ont déjà reporté les délais de paiement des impôts et cotisations qui auraient dû être versés le 15 juillet dernier, ce qui représente une baisse de liquidités pour le Trésor public.

DÉPENSES PUBLIQUES EN HAUSSE

Face à la baisse attendue des recettes fiscales, le Trésor doit faire face à des coûts civils supplémentaires : indemnisations des entreprises et des indépendants, réparations des dégâts matériels, remise en état des infrastructures, etc.
La principale inconnue de l’équation budgétaire reste le budget militaire ; avant le début du conflit, la Défense avait déjà demandé et obtenu pour 2014, une rallonge de 3,75 milliards de shekels ; pour 2015, la rallonge exigée et non encore accordée, se montait à 5 milliards de shekels. Dorénavant, la Défense pourrait exiger du Trésor une rallonge plus importante, qui couvrirait le coût de cette guerre, soit environ 6 milliards de shekels.

DES ÉCONOMIES POUR FREINER LE DÉFICIT ?

Comment le ministère des Finances pourrait-il faire face à des pressions budgétaires qui vont vite se faire sentir ? Yaïr Lapid l’a encore répété en fin de semaine : pas question d’augmenter les impôts. Comment, alors, contenir le déficit à 2,5% du PIB en 2015 ? Une des solutions à cette équation serait de relever le déficit au niveau de 3% du PIB, ce qui donnerait au Trésor une marge de manœuvre supplémentaire de 5 milliards de shekels.
Mais cela risque de ne pas suffire si le conflit se prolonge : le gouvernement israélien pourrait alors demander un effort supplémentaire à tous les Israéliens sous la forme de coupes budgétaires. Or, une coupe transversale dans tous les postes de la dépense publique serait fatale pour les budgets sociaux qui, comme la Santé et la Sécurité sociale, font déjà face à des déficits budgétaires chroniques.
 
Jacques Bendelac (Jérusalem)Source Israel Valley