dimanche 10 août 2014

Des anciens des services de renseignements fustigent le déroulement des opérations à Gaza


Après un mois d'opération dans la bande de Gaza, l'armée israélienne a retiré ses troupes de l'enclave, avant d'accepter une trêve de 72 heures entrée en vigueur mardi matin à 8h00. Vendredi, à 8h00, alors que la trêve s'achevait, les tirs de roquettes ont immédiatement repris du côté palestinien. En une journée, 61 roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza sur le territoire israélien et Tsahal a réitéré ses tirs d'artillerie quelques heures après la recrudescence des tirs du Hamas depuis l'enclave palestinienne sur le territoire israélien...


Or de nombreux hauts responsables israéliens font entendre leur voix et désapprouvent les derniers développements décidés en haut lieu.
Le colonel Amos Yadlin, ex-directeur de l'unité Aman des renseignements militaires israéliens, a pour sa part sévèrement critiqué, dans une interview pour le site Ynet vendredi, le déroulement des négociations au Caire avec la partie palestinienne, où la délégation représentée par le Hamas, le Fatah et le Djihad islamique a réclamé la construction d'un port et d'un aéroport à Gaza.
La grande erreur du côté israélien, selon Yadlin, a été de revendiquer prématurément la victoire. "Le Hamas n'a pas à craindre d'être remplacé", a-t-il affirmé. "On essaye de nous faire peur avec les islamistes qui coupent des têtes de chiites en Irak ? Il faut toucher le Hamas jusqu'à ce qu'il tombe, sans quoi nous n'aurons atteint qu'un quart de l'objectif et ne parviendrons à rien. Clamer la victoire en Israël a été beaucoup trop prématuré", a ajouté Yadlin, qui appelle à s'inquiéter de la prochaine étape, lorsque le Hamas sera de nouveau renforcé et à ne rien léguer à l'entité terroriste au cours des pourparlers. La nécessité selon l'ex-chef des renseignements militaires, est de penser à remplacer l'organisation par un régime plus modéré dans la bande de Gaza.
De la même manière, l'ancien chef des services de renseignements intérieurs israéliens (Shin Bet), Yuval Diskin, a fustigé vendredi le chef d'état-major Benny Gantz pour avoir autorisé les habitants du sud d'Israël, sous les feux permanents des roquettes, à rentrer chez eux en "toute sécurité", aux premières heures d'une trêve incertaine.
"Pourquoi cet empressement à faire de telles déclarations et à assurer au Hamas, qu'en ce qui nous concerne, l'opération est terminée, alors qu'un cessez-le-feu durable n'a pas encore été établi?", s'est interrogé Diskin sur Twitter vendredi. Des déclarations officielles qui ont, selon l'ex-directeur du Shin Bet, amené le Hamas à nous "humilier" en tirant sur le sud des salves de roquettes aux premières heures de fin de trêve vendredi matin.
Des commentaires similaires ont été faits à l'encontre du ministre de la Défense Moshe Ya'alon par le maire de Sderot, Alon Davidi qui a exhorté plusieurs responsables à s'insurger des choix diplomatiques du leader israélien depuis le début de l'opération Bordure Protectrice, débutée le 8 juillet dernier, qualifiant l'opération d'"échec cuisant".

Davidi, comme d'autres responsables israéliens, dit ne pas cerner la stratégie du gouvernement, qui a proclamé la victoire en retirant ses troupes de la bande de Gaza, sans qu'aucune assurance n'eut été donnée par l'organisation terroriste qui contrôle l'enclave depuis 2007.
De son côté, Avi Dichter, l'ancien dirigeant du Shin Bet de 2000 à 2005 et ex-ministre de la Sécurité intérieure et de la Défense passive, dans une tribune du journal israélien Israel Hayom, compare le sort du Hamas à celui des Japonais pendant la seconde guerre mondiale qui, à la veille de Hiroshima et Nagasaki, savait son sort scellé en haut lieu, aux heures où les Nippons avaient développé le concept des pilotes kamikazes qui ont tué des milliers d'Américains, des attaques dont ils ont payé un lourd tribut.
"Le Hamas a fait plonger Gaza dans le même abysse que ces millions de Japonais. Contrairement aux Etats-Unis, qui se trouvaient loin du Japon, les forces israéliennes se battent contre les terroristes du Hamas et du Djihad islamique qui se trouvent à quelques mètres des fenêtres de Netiv Haasara, Nahal Oz et Nirim", déclare le responsable, qui rappelle qu'au cours du bombardement de Hiroshima, les forces américaines n'ont pas prévenu les habitants, comme le fait Tsahal dans la bande de Gaza, alternativement pas des tracts, ou des "frappes sur le toit".

Critiquant la gestion de l'opération par la voie diplomatique, Dichter affirme par ailleurs que le Hamas ne peut être démilitarisé autrement que par la force, et qu'il faut ainsi s'y employer en "frappant fort".
Qualifiant Gaza de "tumeur cancéreuse" et exhortant à la "retirer", Dichter appelle à montrer à la face du monde "les mosquées, les hôpitaux et les cliniques de santé qui ont été transformés en centres de commandement terroristes et des sites de stockage d'armes; les laboratoires de chimie dans les établissements d'enseignement supérieur qui ont été utilisés pour produire des propulseurs pour roquettes et obus de mortier et le ciment censé être utilisé pour construire des maisons pour les réfugiés, qui a plutôt été versé pour renforcer les tunnels terroristes."
Certains cependant se disent "confiants" envers les décisions diplomatiques, comme Shai Hajaj, à la tête du Conseil régional de Merhavim. "Je n'ai aucun doute que les membres de la sécurité du Cabinet examinent toutes les options et travaillent de manière responsable pour ramener la sécurité dans la région. Les critiques ne devraient pas être sonnée tandis que les canons retentissent toujours."

Source I24News