vendredi 8 août 2014

L’éthique de Tsahal à l’épreuve de la guerre à Gaza


Même placée en situation de « légitime défense » dans ce conflit asymétrique où l’État d’Israël ne fait rien d’autre qu’assumer son devoir - reconnu par le droit international - de protéger ses citoyens contre les agressions d’une entité terroriste fanatique voisine, Tsahal réussit à maintenir dans ses répliques de hauts standards éthiques et moraux...


Et ce, en tentant sans cesse - comme lors des opérations Plomb durci en décembre 2008 et Colonne de nuée en novembre 2012 - de séparer les terroristes islamistes des civils palestiniens derrière lesquels le Hamas de Gaza s’abrite en en faisant des « boucliers humains ». Des réalités fort éloignées des distorsions anti-israéliennes et des caricatures antisémites véhiculées à longueur de journée, depuis trois semaines, par la plupart des médias internationaux et une partie de l’opinion publique occidentale. Lesquelles se complaisent à faire apparaître Tsahal et Israël comme des « barbares » et des « tueurs d’enfants ».Retour au réel et aux évidences du terrain.
Comme en 2008 et 2012, le principal reproche fait à Israël dans le conflit actuel contre le Hamas de Gaza, c’est que son armée fait un « usage disproportionné de la force » en semant « la mort et le désastre » au sein des populations civiles de Gaza. À preuve, arguent les nombreux défenseurs de cette thèse, la « disproportion flagrante » entre le nombre de victimes palestiniennes et israéliennes (qui sont surtout des soldats de Tsahal).
Or, face à une milice terroriste aussi fanatique que le Hamas - devenue en fait ces dernières années une véritable armée soutenue directement par les mollahs iraniens et les émirs du Qatar - qui n’a cessé d’agresser délibérément les populations civiles israéliennes du sud du pays, l’État hébreu n’a pas d’autre choix, malgré la patience qu’avaient affichée ses dirigeants lors des semaines ayant précédé l’opération actuelle, que de devoir riposter pour ramener le calme durablement en détruisant les infrastructures terroristes du Hamas. Une ligne de conduite qui constitue, d’après toutes les dispositions du droit international et de sa jurisprudence reconnues par le monde civilisé, un parfait cas de « légitime défense » !
Une dissymétrie d’abord civilisationnelle et culturelle, avant d’être militaire
En effet, alors qu’Israël avait définitivement quitté la Bande de Gaza lors de son retrait unilatéral - civil et militaire - effectué en août 2005, le Hamas, qui a, quant à lui évincé tous les autres partis palestiniens de la Bande de Gaza lors de son coup de force de juin 2007, y fait depuis régner, par la contrainte et la terreur, la loi islamique dans le plus pur style du « califat » que vient de proclamer en Irak « l’État islamique d’Irak et du Levant » (EIIL).
Il faut savoir que c’est d’abord la disparité existant entre ces deux cultures politiques qui rend, avant toute chose, ce conflit aussi asymétrique, d’autant qu’Israël demeure toujours la seule démocratie de la région… Même après trois longues années de « printemps arabes » devenus des hivers islamiques !
Quant aux moyens employés par Tsahal face à ces agressions caractérisées et délibérées que constituent ces centaines de tirs de missiles et de roquettes sur son territoire souverain,
ils sont empreints d’une grande retenue par rapport ce qu’est son réel potentiel de riposte. À ce titre, on pourrait se demander comment réagirait l’armée française si des autonomistes extrémistes corses ou basques se mettaient à bombarder aussi intensément Marseille ou Toulouse, voire Paris et Lyon. Ou bien comment réagirait le gouvernement des USA, si des rebelles mexicains osaient tirer ne serait-ce qu’un seul missile sur leur territoire… ?
Or, les moyens actuellement engagés par Tsahal bien moins disproportionnés que ceux qu’avait, par exemple, utilisé l’US. Army en Irak pour donner l’assaut en novembre-décembre 2004 à la ville de Falludja en Irak où 6 000 Irakiens (dont 3 000 civils et 3 000 miliciens islamistes) avaient été tués en 50 jours dans une cité 5 fois moins peuplée que Gaza : ce qui revient à dire que les Américains ont fait alors 40 plus de victimes qu’Israël à Gaza ! Et ce, sans que personne ne les accuse alors d’un « usage disproportionné de la force ».
Comment un État démocratique comme Israël, qui a subi plus de 2 500 tirs de roquettes sur son territoire en trois semaines, pourrait réagir autrement qu’en lançant son armée dans Gaza pour se saisir des arsenaux et des tunnels stratégiques du Hamas, un mouvement dont le seul but est d’éradiquer l’État hébreu et de massacrer sa population juive !?
D’autant que la « fuite en avant » actuelle du califat du Hamas - une entité terroriste dotée de lourds moyens de destruction et qui pratique une politique agressive parce qu’elle veut à tout prix sortir de son isolement en redorant son blason auprès des Palestiniens et dans tout le monde arabo-musulman en pleine ébullition – consiste à s’attaquer avec le maximum de violence et de moyens de destruction à ce « bouc émissaire » que constitue une fois encore Israël.
Même au cœur des combats les plus rudes, Tsahal s’efforce toujours de séparer les miliciens du Hamas des civils palestiniens
Dans les situations aussi complexes et sophistiquées de conflits asymétriques « civilisationnels » - surtout dans le Moyen-Orient tumultueux et instable d’aujourd’hui -, on a le devoir d’aller au-delà des vues impressionnistes que l’on a en lisant de simples comptes rendus de presse ou en comparant trop rapidement les chiffres des victimes respectives de deux camps.
Car, dans le cadre de l’affrontement actuel auquel Israël a été acculé, l’armée israélienne - qui ne souhaite pas du tout s’en prendre aux civils palestiniens, mais aux terroristes qui se cachent au sein de cette population civile en s’en servant comme d’un « bouclier humain » – prend mille précautions, comme aucune autre armée au monde ne le fait en pareille situation, justement pour éviter de faire des victimes civiles !
Ainsi, les cibles définies par Tsahal sont-elles préalablement agréées non seulement par le gouvernement et l’exécutif israéliens, mais aussi par l’échelon judiciaire et les conseillers juridiques de Tsahal. De plus, avant toute attaque dument « ciblée » en zone urbaine densément peuplée, l’armée israélienne prévient en arabe les civils (soit par téléphone, soit par SMS et textos, soit par appels de hauts parleurs, soit encore par des tracts) pour leur demander de quitter les lieux en leur laissant chaque fois les délais adéquats pour le faire.
Ensuite, elle effectue toujours un premier tir d’avertissement inoffensif « à blanc » pour disperser ceux qui, parmi les civils, seraient encore sur place.
Par ailleurs, le QG. de l’armée de l’air israélienne qui dirige les opérations aériennes (souvent effectuées par des drones) d’« éliminations ciblées » contre des terroristes en train de transporter ou de tirer des roquettes contre Israël, a souvent choisi d’annuler au dernier moment ou de reporter tel ou tel tir contre ces miliciens quand les caméras fixées sur ces drones montraient qu’ils étaient entourés de trop nombreux civils et que cette élimination risquait de faire de nombreuses victimes civiles collatérales. Un souci humanitaire et éthique permanent de Tsahal qui ne fut pas exactement celui de l’armée française à l’époque de la guerre d’Algérie, ni celui des armées britannique et américaine sur les théâtres d’opérations plus récents d’Irak et d’Afghanistan qui n’ont guère hésité à pratiquer la stratégie imparable du « tapis de bombes » larguées à 10 000 mètres d’altitude afin d’éliminer un seul chef terroriste…
Comme l’a dit fort pertinemment le Premier ministre Netanyahou, la différence de fond entre Tsahal et le Hamas dans ce type de conflits, c’est que l’armée israélienne se sert de ses armes pour protéger les civils de l’État hébreu, alors que le Hamas se sert des civiles palestiniens pour protéger ses armes et des missiles…
Enfin, il faut rappeler que la Bande de Gaza est l’objet d’un blocus exclusivement militaire - maritime et terrestre – non pas récent ni « punitif » de la part d’Israël comme le répètent les médias hostiles, mais qui dure depuis plus de quatre décennies, car il remonte à la fin de la Guerre des Six Jours de juin 1967. Or, aussi bien pendant l’opération Plomb durci que pendant Colonne de nuée » qu’aujourd’hui avec l’opération Roc inébranlable, Israël autorise en permanence l’entrée de milliers de camions semi-remorques approvisionnant sans cesse Gaza en produits alimentaires et sanitaires pour que la vie civile puisse s’y poursuivre - ce qu’omettent souvent de mentionner nombre de médias internationaux ! Et même une figure aussi marquée à gauche que l’écrivain israélien Alef Beth Yoshua vient de lancer, dans une interview récente, un appel au gouvernement israélien à cesser enfin de fournir eau, électricité et carburants au califat du Hamas de Gaza !

« Victimiser les Palestiniens pour culpabiliser Israël et les Juifs » !

Autre sujet d’inquiétude en Israël : le fait fort préoccupant voulant que, depuis des années et avec l’aide directe de l’Iran et du Qatar, le Hamas ait accumulé d’immenses arsenaux de missiles et de roquettes à courte et moyenne portées (plus de 10 000 selon les experts israéliens) et que tout cet armement soit enterré « à l’iranienne » (à savoir exactement comme les installations nucléaires iraniennes secrètes inaccessibles aux inspecteurs de l’AIEA) dans un immense dédale d’infrastructures souterraines construites sous Gaza-City. Un dispositif militaire très dangereux et intolérable pour Israël que les seules frappes aériennes de Tsahal ne pouvaient guère éliminer et contre lesquelles l’armée de terre et l’infanterie blindée israéliennes ont dû justement faire des incursions directes au sol pour les détruire.
En agissant ainsi, Israël ne fait pas que se défendre légitimement contre tout ce potentiel destructif qui constitue une menace stratégique intolérable contre sa propre sécurité et celle de sa population civile : au cœur d’une région livrée depuis trois ans aux terribles tourmentes de l’islam religieux fanatique et de l’affrontement global entre sunnites et chiites, l’État hébreu défend aussi en première ligne les intérêts bien compris du monde encore libre et de la civilisation occidentale. Ce que se refusent obstinément à comprendre bien des médias occidentaux victimes, depuis de longues années, de leur maladie compassionnelle automatique envers les « malheureux Palestiniens persécutés par les Juifs »…
Or il est déplorable de constater que l’angle le plus faux et pervers de leur traitement des informations sur ce conflit asymétrique civilisationnel (et non territorial), c’est qu’ils ne cessent – comme l’avait déjà dit voilà vingt ans la socio-psychologue francophone israélienne, Éliane Amado-Lévy Valensi - de « victimiser à dessein les Palestiniens pour culpabiliser les Juifs »…

Source Hamodia