jeudi 7 août 2014

Négociations du Caire sur Gaza : les 5 points qui coincent

 
Les Israéliens et les Palestiniens présents au Caire pour parvenir à un cessez-le-feu durable dans la bande de Gaza ont des exigences en apparence inconciliables, en particulier sur le blocus qui asphyxie l'enclave...
 


LE BLOCUS

. Le Hamas et les Palestiniens exigent la levée du blocus terrestre et maritime imposé par Israël depuis 2006, après la capture du soldat Gilat Shalit.
. Le blocus a été renforcé en 2007 après la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas. Les restrictions imposées aux importations de nourriture et de matériaux de construction ont été allégées quelques semaines plus tard, devant l'indignation internationale provoquée par une attaque israélienne meurtrière contre une flottille pro-palestinienne cherchant à briser le blocus. Le blocus a encore été soulagé après une nouvelle confrontation, en novembre 2012, entre Israéliens et Palestiniens.
. Le Hamas réclame aussi une extension des zones de pêche au large de Gaza, l'ouverture d'un port et d'un aéroport à Gaza.

LE POINT DE PASSAGE DE RAFAH

. Les Palestiniens réclament la réouverture du point de passage de Rafah vers l'Egypte, le seul qu'Israël ne contrôle pas.
. La bande de Gaza n'est reliée au monde extérieur que par trois points de passage: Rafah avec l'Egypte au sud, Erez au nord et Kerem Shalom au sud avec Israël, respectivement pour les personnes et les marchandises.
. L'Egypte maintient le passage de Rafah fermé presque en permanence depuis la destitution il y a un an du président Mohamed Morsi, membre des Frères musulmans dont est issu le Hamas. Les relations de l'Egypte avec le Hamas se sont fortement dégradées depuis cette destitution. L'Egypte, seul pays arabe avec la Jordanie à avoir signé la paix avec Israël, l'Egypte a détruit une multitude de tunnels creusés par les Palestiniens sous la frontière, y compris pendant les dernières hostilités.

LA DEMILITARISATION

. Israël se dit prêt à alléger le blocus mais répète que sa sécurité primera sur toute autre considération.
. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu exige la démilitarisation de la bande de Gaza, autrement dit le désarmement du Hamas, comme condition à un feu vert israélien à la reconstruction dans l'enclave. Le Hamas a catégoriquement rejeté cette exigence.
. M. Netanyahu réclame qu'un contrôle très strict soit imposé sur tout ce qui entre dans le territoire. L'Etat hébreu entend aussi obtenir un contrôle international sur l'usage de matériaux censés servir à la reconstruction d'une enclave dévastée, afin qu'ils ne servent pas à reconstruire les tunnels que l'armée israélienne vient de détruire.

LES PRISONNIERS

. Le Hamas exige la libération de la soixantaine de prisonniers palestiniens qui avaient été relâchés en 2011 dans le cadre d'un échange avec le soldat Shalit et qui ont à nouveau été emprisonnés en juin après l'enlèvement et le meurtre de trois jeunes Israéliens en Cisjordanie. Israël a rejeté catégoriquement cette revendication.

LE ROLE DE L'AUTORITE PALESTINIENNE

. Officiellement, le Hamas et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) présidée par Mahmoud Abbas, qui est également chef du Fatah, négocient ensemble au Caire. Les deux mouvements rivaux ont formé un gouvernement d'union en juin à la suite d'un accord de réconciliation.
. Des ministres israéliens, dont Tzipi Livni, ministre de la Justice chargée des négociations avec les Palestiniens, souhaitent que M. Abbas reprenne le contrôle de la bande de Gaza. Israël préconiserait que des membres des services de sécurité palestiniens de M. Abbas soient déployés côté palestinien à Rafah et que la future aide de la communauté internationale pour Gaza soit gérée par le président palestinien.
. M. Netanyahu rechigne à ce qu'un rôle soit dévolu à M. Abbas à Gaza, dans la mesure où il a rompu ses relations avec lui à la suite de la réconciliation de ce dernier avec le Hamas.
 
Source La Libre