jeudi 11 septembre 2014

Après le sud, la menace vient du nord…

 
Les rebelles sunnites et islamistes d’Al Nustra ont pris le contrôle de la ville fantôme de Quneitra et kidnappé des soldats de l’ONU qui étaient déployés dans la zone tampon séparant Israël de la Syrie. Si ces observateurs de l’ONU abandonnaient leur poste, comme ils l’ont souvent fait dans des cas semblables, Israël se retrouverait face à face avec la succursale locale d’Al Qaïda...



Depuis une semaine, les combats se multiplient autour de la vile de Quneitra - face au Plateau du Golan israélien, entre les troupes rebelles sunnites et islamistes Al-Nusra, lié à Al Qaïda, et l’armée régulière syrienne dont l’aviation bombarde toute la région. Profitant de cette agitation, les islamistes ont enlevé près de 120 observateurs de l’ONU, dont 70 soldats philippins désormais libérés. Après que plusieurs projectiles eurent atteint Israël et qu’un drone - sans doute de fabrication iranienne - ait été abattu le 31 août dans cette zone, Tsahal a renforcé son dispositif pour faire face à toute éventualité sur cette frontière devenue très instable
Quelque 44 Casques bleus fidjiens étaient toujours retenus en cette matinée du 1er septembre dans deux camps vidés par l’armée syrienne désormais aux mains des miliciens d’Al-Nustra qui les avaient enlevés cinq jours plus tôt au plus fort de la bataille de Quneitra qu’ils livraient pour arracher aux forces d’Assad cet important poste-frontière du Golan syrien situé à 200 mètres en contrebas des premières positions israéliennes.
Récemment, c’est à deux reprises - en mars et mai 2013 - que des soldats de l’ONU furent déjà enlevés puis relâchés par les islamistes locaux - ce qui entraîna le retrait immédiat des Casques bleus canadiens, japonais et autrichiens.
Suite à quoi, un porte-parole d’Al Nustra devait déclarer le 29 août que ces soldats avaient en fait été retenus « pour assurer leur protection ». D’après un communiqué de l’ONU publié à New York, « les Nations Unies ont reçu des assurances émanant de sources crédibles parmi les rebelles syriens selon lesquelles le 44 soldats fidjiens de l’UNDOF [United Nations Disengagement Observer Force] déplacés de leurs positions dans la nuit du 27 au 28 août étaient sains et saufs et en bonne santé ».
Quant au chef d’état-major de l’armée philippine, le général Gregorio Catapang, il a remercié, de Manilla, les gouvernements israélien et syrien pour leur « aide active » dans la libération des 70 casques bleus, « déplacés » le 27 août par la milice Al Nustra. Le lendemain, son homologue fidjien annonçait que des négociations étaient engagées avec Al Nustra en vue de la libération des 44 soldats encore retenus par les islamistes.
Ceci étant, coté israélien on suit de très près ces importants développements. Après que deux Israéliens aient été blessés le 27 août par des tirs croisés lors des combats inter-syriens autour de Quneitra, le chef d’état-major de Tsahal, le général Benny Ganz s’est rendu en visite sur le Golan, pour inspecter le nouveau dispositif de déploiement de la Division régionale du Bachan.

Il a été accueilli dans la base du mont Avital où il s’est aussi entretenu avec des soldats des Renseignements militaires observant de près la situation côté syrien.
Rappelons que dès l’an dernier, après de longs mois d’intenses préparations, Tsahal a déployé cette Division Bachan le long de la frontière syrienne du Golan à la place de la 36e Division blindée Gach qui fut responsable de toute cette région pendant près de 40 ans.

Le triple atout de la Division Bachan tout au long d’une frontière livrée de plus en plus à l’anarchie et à la confusion, c’est son très puissant pouvoir de feu associé à une haute capacité de Renseignements « en temps réel » nécessaire pour faire face aux différentes menaces venant d’un voisin syrien en pleine guerre civile, ainsi que sa grande mobilité apte à prévenir toute attaque et à fournir les réponses appropriées à toutes les agressions.
Pour l’état-major de Tsahal, ces atouts sont censés éviter toute attaque-surprise massive de la part de l’ennemi qui pourrait échapper à son contrôle, d’autant que la Division Bachan est préparée à lancer de puissantes contre-attaques en territoire ennemi.

C’est ainsi que dès le 28 août dernier au matin, des bataillons de cette Division ont pris position sur le promontoire situé en face de Kuneitra - à moins de 400 mètres des commandos d’Al Nustra. Tsahal a interdit l’accès à ce promotoire, le qualifiant de « territoire militaire fermé ».
Interviewé au soir du 30 août par la Chaîne 10 de télévision pour savoir comment Israël comptait relever le nouveau défi de la présence des islamistes d’Al Nustra à la frontière-nord du pays, le Premier ministre Nétanyaou a déclaré: « Sans attendre, nous avons déjà pris certaines mesures pour être prêts à toute éventualité et en rénovant nos défenses sur cette frontière. Il faut dire qu’Al Nustra était déjà présent dans le secteur lors des 5 derniers mois. À la différence d’autres pays, nous vivons dans un Moyen-Orient tumultueux et dans une région difficile. Voilà pourquoi nous nous soucions tant de notre sécurité plus que tout autre pays. Et ce, alors que nous devons faire face à différents défis sur plusieurs fronts à la fois ! »
 

Source Hamodia