dimanche 14 septembre 2014

Israël : Ya'alon fustige la lettre des " frondeurs "


"Je connais très bien l'unité et ses opérations depuis des décennies, et tout particulièrement depuis que j'ai été nommé à la tête du département des renseignements de l'armée et que j'ai été exposé à la dévotion des membres de l'unité 8200. Les officiers et les soldats de l'unité vont un sacré travail, nuit et jour, et ce, étonnamment bien", a déclaré samedi le ministre de la Défense Moshe Ya'alon, au sujet de la lettre controversée publiée par des réservistes de l'unité 8200 des renseignements de l'armée...



"L'unité 8200 perpétue l'existence de l'Etat d'Israël. Il s'agit d'une tentative stupide et indécente de déligitimer l'État d'Israël et les soldats de Tsahal", a-t-il par ailleurs ajouté.
Le chef de l'opposition israélienne et président du Parti travailliste, Isaac Herzog, a également fermement condamné samedi la lettre controversée signée par des dizaines de réservistes de Tsahal de l'unité 8200 - l'unité de l'agence de renseignement militaire (Aman) qui se spécialise dans l'interception des communications - qui ont protesté contre ses méthodes de fonctionnement en Cisjordanie.

Herzog, qui a servi dans l'unité pendant son service militaire, a déclaré sur sa page Facebook qu'il s'opposait fermement aux frondeurs, et a averti que le public israélien "paiera le prix" de l'initiative de la lettre. "Cette unité et ses activités sont essentielles non seulement pour la guerre mais aussi, et en particulier, en temps de paix", a-t-il écrit.
Dans sa publication, il a dit aimer l'unité qu'il a servi et être fier de sa contribution à la sécurité d'Israël et ses résidents.
Plus de 150 soldats réservistes de l'unité d'élite du Renseignement 8200 ont signé vendredi soir une lettre de protestation contre le texte publié la veille par un autre groupe de réservistes qui dénonçaient les "abus" commis à l'égard des Palestiniens. Les réservistes anti "frondeurs" ont tenu à faire part de leur émotion à la suite de la lettre publiée par les "43".
"Nous regrettons que nos camarades utilisent leur service à des fins politiques et cyniques en diffusant des informations calomnieuses sur l'unité qui agit en conformité avec la loi et le code éthique militaire de Tsahal", peut-on lire dans la lettre qui est adressée au Premier ministre Benyamin Netanyahou, au ministre de la Défense, au chef d'état-major et au commandant des Renseignements militaires.
"C'est parce que nous connaissons l'unité de Renseignements militaires depuis de nombreuses années que nous ne pouvons tolérer ces accusations de manque d'éthique et de moralité dans le cadre de notre mission', poursuivent les auteurs de la lettre qui ajoutent: "Au cours de notre service, nous avons été témoins à de nombreuses reprises d'opérations au cours desquelles la priorité a été la préservation de la vie humaine dans les deux camps".

"Et même lorsque surviennent des dilemmes moraux dans le cadre de notre mission, et en particulier au cours des combats, nous avons toujours fait face de manière adulte et responsable en conformité avec les principes du droit international et des codes éthiques et moraux de l'armée", ajoute la lettre.
Il n'y a pas de place pour la désobéissance pour des motifs politiques au sein de l'armée en général et dans l'unité des Renseignements en particulier, estiment les auteurs de la lettre.

"A partir de l'instant où nous sommes appelés à l'armée, nous devons mettre de côté nos opinions politiques car nous venons servir le pays. C'est ce que tout militaire devrait faire et particulièrement au sein d'une unité comme la notre", peut-on lire en conclusion de la lettre.
L'appel des 43 "frondeurs" sur la sellette
Les commandants de l'unité d'elite du Renseignement israélien 8200 devraient relever de leurs fonctions les 43 réservistes qui ont indiqué ne plus vouloir servir, refusant de participer aux "abus" commis selon eux contre les Palestiniens, dans une lettre publiée vendredi dans la presse, selon un rapport de la chaîne israélienne Aroutz 10.
Une ONG de droite a demandé vendredi au chef d'état-major israélien Benny Gantz de limoger le groupe d'officiers et de soldats de réserve signataires de la lettre.
Les 43 signataires, hommes et femmes, ont servi dans l'unité 8200, le service de renseignement militaire le plus honoré. Spécialisée dans la cyberdéfense, l'unité 8200 est souvent comparée à la NSA (National Security Agency) américaine.

Ces soldats ont indiqué ne plus vouloir "continuer à servir ce système qui porte atteinte aux droits de millions de personnes", dans leur lettre envoyée au Premier ministre et au chef d'état-major.
Aucun témoignage de ces "refuzniks" (terme désignant des Israéliens refusant de servir) n'est lié à la guerre menée en juillet et août dans la bande de Gaza.
Les 43 soldats évoquent leur rôle capital dans les opérations d'éliminations ciblées pratiquées par l'armée. Une femme parle de l'erreur d'identification qu'elle a commise et qui a conduit selon elle à la mort d'un enfant. D'autres s'émeuvent d'avoir à écouter les conversations les plus intimes de Palestiniens.
"Nous appelons tous les soldats qui servent actuellement dans cette unité ou qui vont y servir, tous les citoyens d'Israël à faire entendre leurs voix contre ces abus et agir pour y mettre un terme", dit leur lettre.
Des responsables palestiniens ont salué l'initiative de ces réservistes israéliens, a révélé vendredi soir le site israélien Ynet.
"S'il y a, parmi les Israéliens, 43 soldats qui rejettent l'idée de l'occupation, nous considérons cela comme un acte moral," a affirmé le porte-parole des services de sécurité palestiniens Adnan Damiri vendredi. "Nous saluons les initiatives humanitaires de ce genre envers un peuple opprimé."

Source I24News