lundi 15 septembre 2014

L'antisémitisme seule croissance française ?


Les actes antisémites, en France, depuis sept mois ont quasiment doublé par rapport à 2013. C'est une progression accablante pour notre démocratie (CRIF, 20 minutes). S'agit-il d'insultes, de provocations et d'agressions verbales ou de comportements s'en étant pris physiquement, violemment à des juifs ? Ou, peut-être, les deux à la fois. C'est un terrible constat et rien n'y fait. La gauche est impuissante. Ses leçons de morale sont vaines. Elle a interdit les spectacles de Dieudonné et l'antisémitisme apparemment n'en a pas du tout été affecté...



Y aurait-il comme une fatalité du racisme et de l'antisémitisme qui contraindrait une société à posséder sa dose minimale de venin collectif, d'hostilité civique, de discrimination de peau et de mépris ?
Je ne crois pas que Jean-Paul Sartre ait fait le tour de la question en ayant affirmé que l'antisémite créait le juif et que par conséquent on n'avait pas trop à s'en préoccuper.
Il y a des juifs, des chrétiens et des musulmans qui peuvent en certaines circonstances susciter une antipathie, une hostilité et il est essentiel de pouvoir le dire en formulant cette évidence. Elle ne devient dangereuse qu'à partir du moment où elle globalise, universalise, caricature et schématise d'une manière qui rend odieux ceux qu'elle vise.
Il est évident qu'un antisémitisme dévastateur a été importé en France à partir du conflit israélien-palestinien et qu'ayant eu l'habileté de se parer d'un habit idéologique et nationaliste, il n'est pas combattu comme il devrait.
Au-delà de ces dérives, force est de considérer qu'un antisémitisme traditionnel, si j'ose dire, continue à sévir et que nourri d'un mélange de haine et de bêtise, il s'affiche, se proclame, se montre et devient presque fier de sa crudité brute. Ce qui demeurait latent, occulté n'a aujourd'hui plus le moindre scrupule pour s'extérioriser, se manifester.
Je suis persuadé que contre l'antisémitisme et les actes qui sortent de lui, les paroles qu'il secrète, il ne sert plus à rien de continuer à mettre en branle, sans cesse, la grande machine doloriste et compassionnelle, de réprimander les citoyens comme s'ils étaient des enfants et d'offrir des cours d'éducation civique quand la terre républicaine tremble.
A mon sens, ce qu'il convient d'instaurer, c'est une banalisation signifiante et combative sur tous les plans. On a paradoxalement trop dénoncé l'antisémitisme par le verbe et les injonctions et pas assez par des actes qui répondraient aux actes pervers et malfaisants qu'il inspire quotidiennement. Et de plus en plus.
L'affaire n'est pas si simple qu'on croit puisque le crédit de Marine Le Pen s'amplifie dans la communauté juive qui voit en elle un bouclier contre l'islamisme.
Banalisation signifiante et pugnace, cela implique qu'on soit intransigeant avec lui quand il est là mais qu'on ne le fabrique pas à force de le voir partout.
Même là où il n'est pas.
Je suis navré qu'aujourd'hui l'antisémitisme soit notre seule croissance.
Source Philippe Bliger