mardi 2 septembre 2014

Les Médias : Un Rouage Essentiel De l’Economie Israélienne


Le marché israélien est caractérisé par sa complexité, liée à une culture de l’entrepreneuriat différente des standards européens. Les nouveaux entrants doivent donc faire face à de réelles difficultés à y établir et y développer leur entreprise. Un exemple connu de déboires d’une entreprise étrangère en Israël : l’introduction houleuse de Cadbury sur le marché israélien. Cadbury est une immense entreprise anglaise de confiseries et de boissons. Elle a été mise en difficulté par Strauss et Elite, les leaders locaux. De longs procès ont opposé Cadbury à ses concurrents, accusés d’avoir profité d’une situation de monopole de façon déloyale après avoir fusionné...
 

Tout nouvel acteur éveille une grande suspicion sur le marché israélien qui ne tarde pas à réagir. Mais on oublie trop souvent que les médias occupent aussi une position clé dans la sphère économique et qu’il est impossible de les ignorer. C’est pourquoi il semble primordial pour une entreprise qui veut réussir de faire appel aux services d’une entreprise de conseil en relations publiques. IsraelValley est allé à la rencontre d’Amir Dan, co-fondateur et CEO (Chief Executive Officer) de l’un des leaders dans le domaine, Dan-Oren et Sara Selcer responsable du département international de la société.
Fort de nombreuses années d’expérience en relations publiques, Amir Dan connaît bien les défauts classiques des entreprises étrangères dans leurs relations aux médias israéliens.

IsraelValley : Quel est le piège classique pour une entreprise qui s’implante en Israël ?

Amir Dan : « Elles n’ont aucune relation avec les médias, c’est leur erreur classique.  Ce constat est d’autant plus étonnant qu’elles ne tombent pas ce piège dans leur pays d’origine.  »

IsraelValley : Quelle sont les différences de fonctionnement entre la presse israélienne et la presse française ?

Amir Dan : « Les médias israéliens, et en particulier la presse économique, ne font pas que rapporter des informations, ils ont un réel impact sur le marché. Il est naïf de croire que chaque information est neutre et délivrée objectivement : il y a toujours un message à faire passer. Les trois principaux journaux de cette presse économique sont Globes, the Marker et Calcalist. Une des spécificités du monde des médias en Israël est la rapidité avec laquelle les informations circulent, ce qui nécessite d’être constamment à l’affût du moindre changement dans l’environnement médiatique, monde dans lequel ne pas faire attention à la moindre subtilité peut être fatal. »
 
IsraelValley : Un conseil pour les entreprises étrangères qui ne connaissent pas le marché israélien ?
Amir Dan : « Il faut donc être proactif, avoir d’emblée une stratégie médiatique et ne pas attendre d’être approché par un média ou d’être l’objet d’un scandale pour en prendre conscience. Et cela concerne toute entreprise, peu importe sa taille. La relation tissée avec les médias n’est pas une fin en soi mais un outil qui doit être utilisé astucieusement et chaque publication doit s’inscrire dans une stratégie préalablement définie. »
Dan Oren apporte une précieuse aide là-dessus en étant un intermédiaire à tous les niveaux :
 Entre l’entreprise et le monde des médias où il faut être bien introduit pour avoir de l’influence.
 Entre la culture d’origine de l’entreprise et la culture israélienne où les règles du jeu sont différentes : en Israël, les mots à employer sont différents et le message doit être délivré rapidement.

IsraelValley : Pourquoi privilégier un service de relations publiques à de la publicité ?

Amir Dan : « La publicité n’est pas toujours l’outil le plus efficace pour promouvoir son activité. Dans le BtoB (Business to Business) par exemple il peut être plus astucieux et bien moins cher de faire appel aux services d’une entreprise de conseil en relations médias. C’est en effet un des moyens les moins coûteux et pourtant les plus efficaces de propulser son activité en haut de l’affiche. De plus, l’avantage d’un article ou d’un reportage est qu’il a l’apparence de l’objectivité que la publicité n’a pas. »
Amir Dan conclut : « You can’t decide that you’re not a player »*.

*vous ne pouvez pas décider que vous n’êtes pas acteur dans ce jeu

 Leslie Maarek et Guillaume Alliel
Source Israel Valley