jeudi 11 septembre 2014

Mise en garde contre le contrôle par l’EI d’une ville portuaire libanaise


L'un des piliers de la Fondation maronite dans le monde, Charles Hage, a mis en garde l'Occident contre la possibilité que l'« État islamique en Irak et au Levant » (EI), « réussisse à contrôler une ville portuaire au Liban ». « (...) Si le Liban est négligé et si on le laisse supporter un poids démesuré du fait de la crise qui sévit autour de lui, son régime démocratique pluraliste, unique dans la région, sera pulvérisé, ce qui aura pour effet d'anéantir toute perspective de progrès en Irak et en Syrie », a affirmé Charles Hage, dans une « position paper » (communication écrite) au congrès de l'IDC...



L'un des points de vulnérabilité du Liban réside dans le poids démographique des réfugiés syriens par rapport à la population libanaise, fait valoir le texte. « Cette proportion atteint 35 % de la population totale, a-t-il indiqué, c'est comme si les États-Unis accueillaient d'un coup les populations du Canada et du Mexique réunies ».
M. Hage a plaidé en faveur de « mesures immédiates » pour l'établissement de camps de réfugiés aux frontières syro-libanaises.

La révolution islamique en Iran


Sur un plan sociopolitique, M. Hage a mis en évidence la dynamique conduisant au « renforcement réciproque » des forces extrémistes. Il a mis en cause sur ce plan la révolution islamique en Iran.
Pour M. Hage « les gardiens de la révolution sont parvenus à exporter leur révolution en Irak, en Syrie et au Liban, dans les territoires palestiniens, à Bahreïn et au Yémen. L'augmentation de l'influence iranienne dans ces pays arabes a alimenté la peur des sunnites et a accentué la pensée religieuse extrémistes dans les deux sens ».
M. Hage a également dénoncé « des politiques et pratiques insensées suivies par les leaders – appuyés par l'Iran – à Bagdad et Damas, qui ont conduit à l'apparition de forces d'opposition dans les régions sunnites de ces pays et pavé la voie à l'extension du pouvoir de l'État islamique dans ces régions ».
La stratégie américaine reposant sur les deux principes de la défense d'Israël et de la protection des ressources pétrolières n'a pas suffi pour épargner à la région les incidents catastrophiques qui se sont produits, souligne encore le document. Une politique de « containment » de l'État islamique en Syrie et en Irak ne suffira pas non plus, insiste M. Hage.

Pas une nouvelle croisade


Certes, précise-t-il, « l'appui aux minorités au Moyen-Orient n'est pas une invitation à une nouvelle croisade ni à la conquête territoriale de la Syrie et de l'Irak, mais une invitation à l'adoption d'un principe de sanctions et de rétributions conséquent de la part d'un Occident unifié, pour sanctionner les forces radicales et s'efforcer de les couper de leurs sources de financement, par opposition à une rétribution positive accordée aux États qui réagissent favorablement à des politiques prônant la défense des droits de l'homme ».
Dans le même temps, le conférencier préconise « un appui efficace aux groupes de l'opposition modérée en Syrie et en Irak » afin d'assurer le retour dans leurs régions d'origine des minorités expulsées et préserver « leur cachet pluraliste historique ».

Source L'Orient le Jour