lundi 15 septembre 2014

OCDE : le pouvoir d’achat des israéliens est en baisse depuis sept ans !

Un rapport de l’OCDE lève le voile sur une tendance inquiétante de l’économie israélienne: le salaire réel est en baisse depuis sept ans. Le salaire moyen baisse en Israël alors qu’il augmente dans les pays de l’OCDE : telle est la conclusion qui se dégage pour Israël de l’édition 2014 des « Perspectives de l’Emploi » que vient de publier à Paris l’Organisation pour la Coopération et le Développement économiques...
 


Les experts internationaux de l’OCDE analysent les grandes tendances du marché de l’emploi dans les pays-membres, Israël compris. Le rapport examine également les conséquences de la crise sur les salaires, l’emploi et les dépenses publiques pour l’emploi.

SALAIRES FAIBLES ET EN BAISSE

Le rapport révèle que si le salaire moyen est en hausse dans les pays de l’OCDE, il baisse en Israël depuis sept ans. Entre les années 2007 et 2013, le salaire réel a baissé de 0,8% en Israël alors qu’il augmentait de 0,4% en moyenne dans les 34 pays développés de l’OCDE. Pour la seule année 2013, le salaire réel a baissé de 0,2% en Israël, mais il a augmenté de 0,4% dans l’OCDE.
Le rapport de l’OCDE confirme aussi la forte dispersion des salaires. En Israël, 22% des salariés gagnent un bas salaire (c’est-à-dire inférieur aux deux tiers du salaire médian), contre 16% de bas salaires dans les pays de l’OCDE.
La baisse des salaires réels signifie que le pouvoir d’achat de l’Israélien recule depuis sept ans. La baisse du pouvoir d’achat en Israël est due à trois facteurs principaux : la flambée des prix du logement ; le relèvement de la TVA ; le renchérissement de nombreux produits de base, comme eau, électricité et alimentation.

CHÔMAGE BAS ET STABLE

Face à la baisse des salaires, le marché de l’emploi en Israël enregistre de bonnes performances : en 2014, le taux de chômage sera de 6% et, selon les prévisions de l’OCDE, il baissera encore à 5,7% en 2015.
Il reste que la situation en Israël est paradoxale : un chômage bas aurait dû tirer les salaires à la hausse, or c’est le contraire qui se produit. De nombreux Israéliens se contentent de bas salaires pour conserver leur emploi. Sans compter qu’en Israël, les pouvoirs publics cherchent à renforcer la flexibilité sur le marché du travail, principalement en assouplissant la réglementation et en favorisant le recours au travail temporaire.
En revanche, le chômage dans les pays membres de l’OCDE reste bien au-dessus des niveaux d’avant la crise de 2008. La persistance d’un chômage élevé a entraîné une montée du chômage structurel dans certains pays, qui ne s’inversera peut-être pas automatiquement avec la reprise de la croissance économique étant donné qu’elle s’est traduite par une perte de capital humain et par une diminution de la motivation à trouver un emploi. En 2014, le taux de chômage moyen sera de 7,4% dans l’OCDE et il baissera à 7,1% en 2015.

FAIBLES DÉPENSES PUBLIQUES POUR L’EMPLOI

La faiblesse du chômage en Israël explique pourquoi le gouvernement israélien consacre peu d’argent pour l’encouragement de l’emploi. Dans les pays de l’OCDE, les gouvernements dépensent en moyenne 1,47% de leur PIB pour des mesures actives pour l’emploi ; Israël se contente de consacrer un petit 0,74% de son PIB pour des mesures d’incitation à l’emploi, soit la moitié de la moyenne de l’OCDE.
À l’occasion de la présentation à Paris des Perspectives de l’emploi, M. Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE, a rappelé que « si les baisses de salaire ont aidé à limiter les pertes d’emploi et à restaurer la compétitivité des pays qui connaissaient des déficits importants avant la crise, de nouvelles réductions pourraient être contreproductives et ne stimuler ni les emplois ni la demande ». Un conseil à méditer pour les dirigeants de l’économie israélienne.
 
Jacques Bendelac (Jérusalem)
Source Israel Valley