mercredi 10 septembre 2014

Une sépulture digne pour les victimes de Sobibor


Les victimes des massacres de Sobibor, perpétrés entre mai 1942 et l’été 1943, n’ont pas de sépultures. Des efforts sont entrepris à l’heure actuelle par l’organisation juive Mimaamakim, présidée par Johnny Daniels, pour tenter de combler ce manque. Près de 250 000 Juifs ont connu une mort atroce à Sobibor, camp de concentration nazi du sud-est de la Pologne, près de Lublin. Aucun d’entre eux n’a été enterré et après la guerre, la Pologne n’a pas permis la moindre intervention sur place pour que leurs restes soient inhumés...

Aujourd’hui, tant d’années après, Jonathan (Johnny) Daniels, un Israélien d’origine britannique, vient de lancer son projet avec l’accord des autorités polonaises. Un certain nombre de volontaires vont donc pouvoir se rendre dans la région de Sobibor pour rassembler les ossements qui s’y trouvent encore. Une mission difficile qui a pour objectif d’offrir une sépulture digne aux victimes.   
Pourquoi cette motivation chez un homme aussi jeune ? Daniels a été bouleversé il y a quelques années, lors d’un voyage en Pologne, par l’état désastreux des tombes juives et c’est depuis cette époque qu’il s’est attelé à la tâche. Dans le cadre de sa nouvelle activité, il a découvert, entre autres, un grand cimetière juif abandonné à Varsovie et a décidé de le remettre en état. 
Pour Sobibor, Daniels a fait venir sur le terrain une anthropologue polonaise et le grand rabbin de Pologne, Rav Michael Schudrich. Dans quelques jours, il recevra des délégations du grand rabbinat d’Israël, de l’organisation de secours Zaka et des étudiants. 
Le mois prochain, juste après les fêtes, les recherches devraient être terminées et une cérémonie officielle sera alors organisée à Sobibor même en présence d’une centaine de personnalités israéliennes et polonaises. 
Les deux grands rabbins d’Israël compteraient faire le déplacement ainsi que des députés de la Knesset, des représentants de Tsahal, des rescapés et des lycéens. Il y aura également des groupes venant d’Europe et des Etats-Unis. 
Une commémoration similaire doit se tenir à Jérusalem. Toutefois, on ignore encore si les ossements seront enterrés en Pologne ou en Israël.   
Ce sera également l’occasion de marquer le 71e anniversaire de la rébellion de 600 déportés du camp. Seuls 60 ou 80 d’entre eux ont survécu : les autres ont été massacrés par les Allemands et leurs aides ukrainiens.

Claire Dana-Picard

Source Chiourim