jeudi 2 octobre 2014

Ce dont on ne parle pas : 3 soldats de Tsahal se sont récemment suicidés...


Tsahal enquête sur les raisons de la mort des trois soldats Givati qui apparemment se sont suicidés, surement après les combats qui ont eu lieu dans la bande de Gaza pendant l'opération "Tsouk Eitan". "Le combat est un facteur de stress qui génère de la souffrance et des traumatismes - mais ce n'est pas le seul facteur qui pousse au suicide", explique une psychologue clinique en décrivant les signes d'alerte auxquels il faut faire attention...



"Tsouk Eitan" continue de couter des vies, même après que les combats aient cessé : le journal "Yédiot Aharon" a publié aujourd'hui que Tsahal enquête sur la mort de trois soldats qui se seraient suicides dernièrement, peut-être suite aux combats qui ont eu lieu pendant l'opération "Tsouk Eitan".

Trois soldats en service dans un régiment Givati ont dernièrement mis fin à leur vie, et ce en l'espace de quelques jours, en se tuant avec leur arme personnelle. La police militaire a ouvert une enquête, et étudie la possibilité que les soldats aient été en souffrance psychologique après leur participation aux combats de cet été dans la bande de Gaza.

Ne pas normaliser la situation

"En général après les combats il peut apparaitre chez les soldats tout un arc de reactions, et il y a souvent une augmentation du nombre de cas de suicide, que ce soit chez les soldats ou au sein de la population civile du front intérieur", explique le docteur Maya Yohan Barak, psychologue clinicienne et membre de l'association "Pour la vie". "Chacun arrive avec ses moyens et ses propres forces, mais tous traversent un processus de digestion et d'intégration de ce qu'ils ont vécu. Une partie des soldats arrive à faire cela sans grand problème et même à en tirer de la force, et d'autres, pour d'autres raisons, peuvent vivre cela comme un traumatisme et se retrouver en difficulté".
"Parce que c'est un événement qui fait vivre et rencontrer des choses difficiles, le combat est un facteur de stress qui amène de la souffrance et des traumatismes - mais il n'est pas le seul facteur qui pousse au suicide. Comme on le dit tout le temps à propos du suicide, cela vient toujours avec un ensemble de facteurs. Ce ne sont pas tous les soldats qui font la guerre qui deviennent suicidaires, nous savons que ce n'est pas le cas".
"Malgré tout, les soldats sont exposés à cela, qu'on le sache ou non, ils sont sujets à développer un syndrome posttraumatique, et si la souffrance est intolerable et qu'ils ne reçoivent pas d'aide ils peuvent avoir des pensées suicidaires et/ou des comportements de ce type".


Comment savoir si nous avons envoye au combat un soldat en souffrance ?

"Ces dernières années l'armée fait un travail remarquable dans ce domaine, elle repère les soldats dans ce cas, et prépare les autres à faire face à différentes situations, et le taux de suicides à baisser de deux a un chiffre, alors ça veut dire que leur travail paie. Malgré tout, il se peut que des soldats aient des facteurs de risques et que l'armée n'en soit pas informée, qu'ils aient des difficultés qui augmentent le risque posttraumatique suite aux combats, ce qui peut les mettre en grande souffrance et augmenter le risque suicidaire".

Comment on decele la souffrance mentale ?

"Ce qui est important c'est de ne pas normaliser la situation, de dire que tout va bien et que cela va passer, et dans tous les cas où l'on découvre des signes de souffrance il faut s'adresser de suite à un professionnel pour qu'il soit au courant et fasse une évaluation de la situation".

Quels sont les signes auxquels il faut faire attention .
"Il faut surtout faire attention aux signes posttraumatiques comme les difficultés pour dormir, les flash-back, le renfermement sur soi, la dépression ou encore les problèmes d'alimentation. Le signe d'alerte le plus évident est tout changement dans les habitudes de vie avant la guerre. Nous partons du principe qu'un soldat rentre change après la guerre et alors nous normalisons cela, mais tout changement au niveau social ou du mode de vie à la maison doit entrainer une consultation auprès d'un professionnel".
"Si un jeune se renferme sur lui-même, a des changements d'appétit ou des problèmes pour dormir, s'il montre des signes de tristesse, de manque de plaisir ou de dépression, il faut s'occuper de cela avec sérieux".
"Et bien sur, s'il exprime des idées suicidaires alors il faut prendre cela très au sérieux et ne pas les négliger. Si quelqu'un disent des phrases comme "je ne vois pas comment la vie peut continuer après que j'ai perdu des amis", "pourquoi je n'etais pas a leur place" ou "pourquoi je ne suis pas parti avec eux", alors il faut s'adresser à des professionnels pour prendre conseil".

Besoin d'aide ? Adressez-vous-la :

- les soldats en service peuvent s'adresser a l'officier charge de la santé mentale afin de recevoir de l'aide. Les réservistes peuvent contacter l'unité chargée des réactions au combat (tel : 03-7377007).
- Sahar (aide et écoute en ligne).
- Eran - premiers secours pour les problèmes mentaux : tel 1201 ou leur site internet : http:/www.eran.orgil/
- L'association "Pour la vie" - aide aux familles dont leur proche s'est suicide : tel 03-9640222 ou le site internet : http:/www.path-to-lifeOrg/
- Ynet a publié il y a trois semaines une initiative sociale qui met en lien les réservistes qui ont repris leur vie normale après les combats et des centaines de soignants différents qui reçoivent gratuitement ces soldats qui rentrent à la maison :
http://www.ynet.co.il/articles/0,7340,L-4567644,00.html
 
Par David Goldstein

Source Haabir-haisraeli.over-blog