dimanche 5 octobre 2014

La petite fille du « boucher d’Hitler » témoigne : « mon grand-père m’aurait tuée ! »

 
Jennifer Teege découvre à 38 ans qu’elle est la petite-fille du « boucher d’Hitler », immortalisé dans le film de Spielberg « La liste de Schindler »: elle raconte dans « Amon, mon grand-père m’aurait tuée » comment la révélation de ce secret a bouleversé sa vie...
 

Son grand-père, Amon Göth, était le commandant du camp de concentration de Plaszow où l’industriel allemand Oskar Schindler avait réussi à sauver des Juifs. Responsable de la mort de milliers de personnes, Amon Göth a été pendu en 1946. Sa compagne, Ruth Irene, la grand-mère de Jennifer, s’est suicidée en 1983.
 

 

Confiée par sa mère à un orphelinat catholique à tout juste quatre semaines, adoptée à l’âge de 7 ans, Jennifer Teege avait découvert ce secret de famille par le plus grand des hasards, dans une bibliothèque de Hambourg, où elle était tombée sur un livre de sa mère, Monika Göth. Son témoignage est d’autant plus bouleversant que Jennifer est métisse, fille d’une Allemande – Monika, la fille d’Amon Göth – et d’un Nigérian, ce qui explique le titre de son livre publié chez Plon: « Mon grand-père m’aurait tuée ».


 

Elevée dans une famille adoptive juive, Jennifer Teege a fait ses études en Israël. Quand elle est soudain
 confrontée à ce secret, les questions se succèdent: comment vivre avec cet héritage familial ? Que dire à ses amis juifs ? A ses propres enfants ? Elle entame alors un profond travail de mémoire et reprend contact avec sa mère. Secondée par la journaliste du magazine Stern Nikola Sellmair, elle part à la recherche de son histoire, se rend en Pologne, retourne en Israël.
Pas à pas, le choc que lui a causé la révélation de ce passé se transforme en une réflexion sur la mémoire, sur les conséquences dévastatrices des horreurs nazies sur les descendants des victimes mais aussi ceux des bourreaux.

A 43 ans aujourd’hui, Jennifer Teege travaille dans la publicité à Hambourg.
 
Par Greg Sulin