lundi 6 octobre 2014

La Suède dément les propos " adoucis " sur la reconnaissance de la Palestine


"Nous soutenons les déclarations du Premier ministre" a déclaré dimanche soir le porte-parole de l'ambassade de Suède à i24news, ajoutant qu'"il n'y avait pas changement de position, après que des rumeurs contradictoires ont rapporté un démenti de l'ambassade sur la reconnaissance de l'Etat de Palestine par la Suède....



"La déclaration publiée dimanche était simplement destinée à clarifier la position du Premier ministre ​Stefan Löfven", a-t-il indiqué, suite à des rapports contradictoires qui ont fait état dimanche d'un adoucissement des propos du Premier ministre dimanche, publiées par la chaine 2 israélienne.
Plus tôt dans la journée, des informations discordantes ont émergé indiquant que la Suède ne reconnaîtrait la Palestine que par le biais de négociations de paix, selon les médias israéliens.
Ces rumeurs ont éclaté la veille d'une convocation entre l'ambassadeur suédois et le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, au lendemain d'un tollé provoqué par la déclaration du Premier ministre suédois sur la reconnaissance d'un Etat de Palestine.
Lors de son premier jour de fonction, le Premier ministre suédois Stefan Löfven​ a annoncé au Parlement, dans le cadre d'une déclaration sur la politique du gouvernement, que la Suède reconnaissait l'Etat de Palestine.
"Le conflit entre Israël et la Palestine ne peut être résolu que par une solution à deux Etats", a déclaré le premier ministre, "négocié en conformité avec les principes du droit international".
"Il doit garantir les exigences légitimes des Palestiniens et les Israéliens à l'autodétermination et à la sécurité nationale. Une solution à deux Etats exige la reconnaissance mutuelle et une volonté de coexister pacifiquement. Par conséquent, la Suède reconnaîtra l'Etat de Palestine", a conclu le Premier ministre.
L'ambassadeur de Suède en Israël sera en effet convoqué lundi au ministère israélien des Affaires étrangères à Jérusalem après que le Premier ministre Stefan Löfven a annoncé vendredi que Stockholm reconnaîtrait un Etat de Palestine.
Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a condamné la décision de la Suède et déclaré: "Si ce qui inquiète le Premier ministre suédois lors de sa prestation de serment est la situation au Moyen-Orient, il devrait alors se concentrer sur les problèmes bien plus brûlants qu'il y a actuellement dans la région comme par exemple les massacres quotidiens qui ont lieu en Syrie et en Irak".
La Suède va reconnaître l’"État de Palestine", a annoncé vendredi son Premier ministre, Stefan Löfven, ce qui serait une première pour un pays occidental de l'UE.
Cette annonce a été saluée par les autorités palestiniennes mais a suscité la réticence des Etats-Unis, qui ont jugé cette démarche "prématurée".
Selon un décompte de l'AFP, au moins 112 pays ont reconnu "l’État de Palestine".
D'après l'Autorité palestinienne, ils seraient 134, dont sept membres de l'Union européenne : la République tchèque, la Hongrie, la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie, Malte et Chypre.
Le nouveau gouvernement suédois formé vendredi, qui allie sociaux-démocrates et Verts, est plus favorable à la cause palestinienne que le précédent, qui suivait la ligne des grands pays d'Europe de l'Ouest sur la question.
La reconnaissance de "l’État palestinien" et le soutien "actif au travail de réconciliation" sont cités dans le programme de gouvernement du parti social-démocrate, qui souhaite également que "les crimes de guerre d'Israël soient examinés et l'occupation de Gaza levée".
Le Premier ministre n'a pas précisé si la reconnaissance par Stockholm de "l’État palestinien" serait soumise au vote du Parlement, où le gouvernement est minoritaire.
Le ministère des Affaires étrangères n'a pas voulu s'exprimer sur ce point.
À la radio publique SR, la nouvelle chef de la diplomatie Margot Wallström a souligné que la Suède était "en bonne compagnie puisque 130 pays dans le monde l'ont déjà fait". "Nous pensons aussi que c'est un signal important pour pouvoir parvenir à un solution à deux États", a-t-elle ajouté.
Le négociateur en chef palestinien Saëb Erekat a aussitôt salué la décision "courageuse" annoncée par la Suède et a appelé les autres pays de l'Union européenne à suivre cet exemple.
"Nous saluons l'annonce faite par le Premier ministre suédois", a-t-il dit à l'AFP, "nous espérons que tous les pays de l'Union européenne prendront la même décision courageuse et remarquable que la Suède puisqu'il n'existe aucune raison de ne pas reconnaître l'Etat de Palestine".
"Le moment est venu pour le monde entier de reconnaître l'Etat de Palestine", a dit à l'AFP un porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina.
Et le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki a salué l'engagement "historique" de la Suède en faveur de la liberté, de la dignité et des droits de l'Homme.
Geste "prématuré" pour Washington
Les Etats-Unis ont pour leur part prévenu que toute "reconnaissance internationale d'un Etat palestinien" était "prématurée".
La porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki a réaffirmé le "soutien" de Washington au principe d'un "Etat palestinien", mais par le biais d'un processus de paix, d'une "solution négociée" et de "reconnaissance mutuelle" entre Palestiniens et Israël. "Ce sont les parties qui doivent vouloir et pouvoir aller de l'avant", a-t-elle plaidé.
La Suède compte une importante communauté palestinienne et avait voté en faveur du statut d'observateur de la "Palestine" à l'ONU en 2012, qui lui a été accordé à une imposante majorité malgré l'opposition des États-Unis et d'autres pays.
L'année précédente, le pays nordique s'était opposée à son entrée à l'Unesco.

Source I24News