lundi 6 octobre 2014

Le dollar se redresse face au shekel : qui s’en plaindra ?


Lentement mais sûrement, le billet vert se renforce en Israël: depuis juillet, il a repris 8% sur le shekel. Les exportateurs se frottent les mains. Ce n’est pas seulement en Europe que le dollar se renforce ; la devise israélienne aussi continue de s’affaiblir face au dollar. Ces jours-ci, le billet vert a frôlé les 3,7 shekels, soit 8,3% de plus qu’à la mi-juillet. La baisse du shekel renchérit les importations israéliennes, mais elle profite aux entreprises qui exportent en dollars... 

LE DOLLAR REDEVIENT UNE MONNAIE FORTE

Voilà 8 semaines consécutives de hausse du dollar vis-à-vis du shekel : il y a longtemps que les analystes israéliens n’avaient enregistré une telle tendance. Aujourd’hui, le dollar est au plus haut face au shekel depuis juillet 2013. Le shekel a été aussi victime de la période d’incertitude liée à la guerre à Gaza et du retard dans les préparatifs du budget 2015.
Face à la hausse du dollar, c’est l’euro qui tombe au plus bas : la devise européenne est cotée à 4,60 shekels, soit une baisse de 4% en quelques jours. Certes, le renforcement du dollar en Israël est aussi une tendance mondiale : d’un côté, l’euro pâtit des mauvais chiffres du chômage de septembre en Europe, de l’autre le dollar est dopé par les bons indicateurs économiques américains.

LES BANQUES CENTRALES DIVERGENT

Dans ce contexte, la divergence des politiques monétaires de la Banque centrale européenne (BCE) par rapport à la Réserve fédérale américaine (Fed) pèse sur l’euro par rapport au billet vert : alors que la Fed se prépare à relever son taux directeur, ce qui soutiendra encore la hausse du dollar, la BCE a déjà fortement agit en faveur de la baisse de l’euro afin de freiner la déflation en Europe. En Israël aussi, la baisse des taux, liée à la déflation, devrait continuer à favoriser le billet vert.
Les entreprises israéliennes qui exportent à l’étranger une partie de leur production se frottent donc les mains ; depuis plusieurs mois, les patrons réclamaient l’intervention des pouvoirs publics pour les aider à conserver leurs débouchés extérieurs. Aujourd’hui, c’est la conjoncture internationale qui leur vient en aide.
 
LA BAISSE DU SHEKEL PROFITE AUX EXPORTATIONS
La baisse du shekel profite principalement aux entreprises qui exportent en dollars.
De janvier à août 2014, le marché américain a absorbé des produits israéliens pour un montant de 7 milliards de dollars, soit 23% des exportations israéliennes de marchandises.
La hausse du dollar face au shekel va donc permettre aux entreprises israéliennes d’améliorer la rentabilité de leurs exportations et de regagner de nouveaux marchés. De juin à août, les exportations israéliennes de marchandises avaient reculé de 14,2% (diamants exclus) en rythme annuel ; la hausse du dollar devrait la chute des exportations israéliennes.
 
Jacques Bendelac (Jérusalem)Source Israel Valley