mercredi 22 octobre 2014

L'histoire de la chanson " le sable et le soldat " de Serge Gainsbourg


Né Lucien Ginzberg de parents juifs russes qui prennent asile en France après la révolution bolchevique de 1917, Serge Gainsbourg entretenait une relation particulière avec l'Etat hébreu. En 1967, en pleine guerre des Six-Jours, il compose une chanson à la demande de l'attaché culturel de l'ambassade israélienne en France. Un cadeau confidentiel enregistré dans la nuit du 6 au 7 juin...
 

" L'attaché culturel de l'ambassade d'Israël à Paris contacte Serge Gainsbourg pour lui commander une marche militaire. Le texte sera écrit en français puis traduit en hébreu. L'artiste enregistre moins de deux minutes de musique, accompagné à l'orgue électrique. 
La bande magnétique du précieux morceau part en avion pour Tel-Aviv. Mais la guerre de Six Jours éclate, les autorités israéliennes ont mieux à faire, et la bobine échouera pendant trente-cinq ans dans les archives de la radio Kol Israël.
Jusqu'au moment où Jean-Gabriel Nouvel, qui en connaît l'existence, localise l'enregistrement après plusieurs mois de recherches. 
Quel honneur et quelle fierté d'entendre aujourd'hui ce texte, réponse à toutes les attaques des antisionistes.
Le Sable et le Soldat est comme une suite au Plaidoyer pour ma terre d'Herbert Pagani. Sans doute plus intense car il ne prend aucun détour pour avouer son amour et son dévouement. Et pourtant, Gainsbourg n'était pas attaché à Israël. D'ailleurs, il n'y a jamais mis les pieds.
Et lorsqu'il parlait de ses racines, il préférait évoquer la Russie de ses parents. Peut-être avoue-t-il dans cette chanson ce qu'il n'a jamais osé dire ? " 
Il aura fallu attendre presque 10 ans (en 2002) après sa disparition pour écouter "Le Sable et le Soldat " pour la première fois sur les ondes de RCJ.
Personne ne se doutait que Gainsbourg même il ne s'est jamais caché d'être juif, aurait écrit une chanson si engagée pour le jeune état d'Israël à l'issue de la guerre des 6 jours et de la libération de Jérusalem.
Si Gainsbourg n'a jamais caché ses origines ("Je suis né sous une bonne étoile... jaune", disait-il), le monde était loin de s'imaginer que l'artiste composerait une chanson aussi engagée pour le jeune Etat d'Israël.
"Oui, je défendrai le sable d'Israël. La terre d'Israël, les enfants d'Israël. Quitte à mourir pour le sable d'Israël" : c'est en ces mots que Gainsbourg chantait son patriotisme.


Le Sable et le Soldat :

Oui, je défendrai le sable d'Israël,
La terre d'Israël, les enfants d'Israël;
Quitte à mourir pour le sable d'Israël,
La terre d'Israël, les enfants d'Israël;

Je défendrai contre tout ennemi,
Le sable et la terre, qui m'étaient promis.

Je défendrai le sable d'Israël, 
Les villes d'Israël, le pays d'Israël;
Quitte à mourir pour le sable d'Israël,
Les villes d'Israël, le pays d'Israël;

Tous les Goliaths venus des pyramides,
Reculeront devant l'étoile de David.

Je défendrai le sable d'Israël,
La terre d'Israël, les enfants d'Israël;
Quitte à mourir pour le sable d'Israël,
La terre d'Israël, les enfants d'Israël;

Quitte à mourir pour le sable d'Israël,
La terre d'Israël, les enfants d'Israël.




Source Mediapart