mardi 7 octobre 2014

Quels chantiers sociaux en Israël pour 2015 ? santé, education...


Le gouvernement israélien promet que le budget de 2015 sera “social”; les chantiers sociaux seront-ils à la hauteur des espérances ? Tour d’horizon. Les intentions sont claires : le ministre des Finances a promis pour 2015 une rallonge budgétaire pour les dossiers sociaux comme santé, éducation, pauvreté, prestations, salaires, etc...



De nombreux économistes israéliens doutent que les moyens ne soient à la hauteur des enjeux. D’autant plus que la plupart de ces rallonges, annoncées comme nouvelles, étaient déjà prévues depuis plusieurs mois. Et sans compter que certaines économies budgétaires vont annuler les rallonges promises.

SANTÉ

La rallonge promise pour 2015 à la santé est de 2,8 milliards de shekels. Malgré l’ampleur apparente de cette rallonge, le ministère de la Santé indique que les fonds serviront essentiellement à financer des décisions déjà prises en début de cette année. Par exemple : la réforme de la santé mentale (1,5 milliard de shekels), le sauvetage de l’Hôpital Hadassah (1,3 milliard de shekels), la réforme de l’assurance-maladie complémentaire (1 milliard de shekels).
Autrement dit, il n’y aura aucune rallonge particulière pour élargir la couverture médicale des Israéliens, pour ajouter des lits d’hôpitaux ou pour aider les caisses de maladie à réduire leur déficit courant.

ÉDUCATION

Les parents de jeunes enfants devront débourser davantage pour l’éducation de leurs progénitures, ce qui réduira d’autant leur pouvoir d’achat. C’est ainsi que la promesse de prolonger la journée scolaire jusqu’à 16h pour les petites classes est repoussée de cinq ans. Par ailleurs, les parents qui voudront laisser leur enfant âgé de 3 à 8 ans dans une crèche l’après-midi, devront débourser 60 shekels de plus par mois.
Autre source d’économies pour le gouvernement : la construction de nouvelles classes. Malgré l’étroitesse des classes d’écoles (40 enfants en moyenne par classe), le Trésor israélien a décidé de couper dans son programme de construction de classes supplémentaires en 2015. L’économie réalisée sera de 100 millions de shekels.

PAUVRETÉ

Le rapport de la commission Elalouf recommandait de mettre en place un vaste plan de la lutte contre la pauvreté, dont le coût a été estimé à 4 milliards de shekels par an pendant sur cinq ans. L’objectif de ce plan est de réduire de moitié le taux de pauvreté qui touche aujourd’hui 24% des Israéliens.
En fait, si le plan anti-pauvreté va être mis en œuvre en 2015, les crédits qui lui seront accordés ne dépasseront pas quelques millions de shekels. Tout au plus, quelques mesures phares seront financées, comme l’annulation du paiement non remboursé sur les médicaments pour les personnes âgées, pour un coût de 130 millions de shekels. Cela ne suffira pas à combattre sérieusement le fléau de la pauvreté.

BAS SALAIRES

Le ministre des Finances a promis d’élargir la « prime pour l’emploi » destinée à améliorer le revenu des Israéliens travaillant à bas salaire ; en 2015, la priorité sera donnée aux familles monoparentales, notamment pour encourager les femmes seules à travailler.
En réalité, l’extension de la prime était déjà prévue, puisqu’elle visait à compenser la baisse des allocations familiales introduite en janvier 2014. En revanche, le gouvernement refuse de réévaluer le salaire minimum : le dernier coup de pouce remonte à octobre 2012 (4.300 shekels par mois ou 23 shekels de l’heure).

JEUNES CHÔMEURS

Il ne sera pas bon d’être un jeune chômeur en 2015 ; dorénavant, les allocations de chômage seront accordées à un jeune Israélien (de moins de 30 ans) qui justifiera de deux années de travail, contre 12 mois aujourd’hui. Economie pour la Sécurité sociale : 75 millions de shekels par an (15 millions d’euros).

RESCAPÉS DE LA SHOAH

Le budget 2015 prévoit une rallonge au ministère des Affaire sociales ; celle-ci sera surtout destinée à améliorer le quotidien des rescapés de la Shoa. En réalité, cette rallonge d’un milliard de shekels n’est pas nouvelle : le ministre des Finances lui-même l’avait déjà promise il y a quelques mois.
 
Jacques Bendelac (Jérusalem)
Source Israel Valley