dimanche 30 novembre 2014

5 lieux remarquables enracinés dans l’Histoire d’Israël

  
"Un jour, Honi Hameagel, un travailleur vertueux, vit un vieil homme planter un caroubier. Sachant qu’un caroubier met 70 ans avant de produire des fruits, et que de ce fait le vieil homme ne vivra pas assez longtemps pour profiter des fruits de son labeur, il lui demanda pourquoi il plantait un arbre dont il ne profiterait jamais des fruits. ‘Les caroubiers étaient là quand je suis né, ils ont été plantés par mon père et son père’, répondit le vieil homme. ‘Maintenant, je plante ces arbres pour que mes enfants et les enfants de mes enfants puissent en profiter ». (Talmud, Taanit 23a)...
 


Même si les arbres nous offrent un coin ombragé extrêmement nécessaire lors de chaleur intense, et ajoute de la beauté aux paysages, nous prenons rarement le temps de les admirer, d’observer leurs écorces, leurs feuilles, leurs tailles.
Pourtant les arbres sont la plus ancienne forme de vie qui existe. Ils sont agréables à regarder et sont essentiels d’un point de vue écologique.
Si les arbres pouvaient parler, ils nous raconteraient tellement d’histoires fabuleuses sur notre Histoire, notre nation et nous conteraient la vie de ceux qui étaient là avant nous.

En voici quelques-uns :

Le cèdre à l’extérieur de l’immeuble qui abrite l’Agence juive à Jérusalem, au coin des rues King George et Keren Hayessod


Hauts de 14 mètres, les trois cèdres qui se trouvent devant les Institutions nationales sur la rue King George ont été plantés en 1931. Et même s’ils « n’ont que » 83 ans, ils ont été les témoins d’une bonne partie de l’Histoire car les sièges des trois organisations pré-étatiques se trouvaient sur place au début des années 1930.
 

Les cèdres de Jérusalem (Crédit : Shmuel Bar-Am)


Construit en forme de fer à cheval, dans un style Bauhaus, l’immeuble qui se trouve à gauche lorsque vous faites face à Keren Kayemet LeIsrael (l’Appel unifié pour Israël-KKL) ; accueille l’Agence juive dans la partie centrale de l’enceinte et l’aile droite de l’immeuble abrite le Fonds national juif (FNJ).
Ces charmants cèdres ont été témoins de nombreux événements historiques car c’est ici que la Knesset a tenu ses premières sessions et que le Dr Chaim Weizmann a été assermenté comme premier président du nouveau pays.

Et, bien sûr, ces arbres surplombent une grande cour qui accueille de nombreux festivals et des manifestations. Lorsque les Nations unies ont décidé de la répartition de l’État palestinien le 29 novembre 1947, Golda Meyerson (Meir) s’est tenue sur un balcon à cet endroit et a délivré un discours devant une foule enthousiaste.
 

 
Le chêne du Kibboutz Tzuba (Crédit : Shmuel Bar-Am)


Un chêne et un olivier au Kibboutz Tzuba – sur la route 395 à 15 minutes de l’ouest de Jérusalem

Lorsqu’un arbre devient vieux, il se creuse. Et il n’y a plus assez de bois pour déterminer son âge. C’est ce qui est arrivé à ces deux spécimens âgés du Kibboutz Tzuba. On pense qu’ils ont tous les deux plus de 500 ans. L’ancien olivier noueux a un tronc tellement creux que si vous êtes assez agile, vous pourrez même vous glissez à l’intérieur. Le chêne est tout simplement époustouflant.
 

 
L’olivier de Tzuba, tellement creux que vous pouvez glissez à l’intérieur du tronc (Crédit : Shmuel Bar-Am)


Ces arbres ont probablement survécu aussi longtemps grâce au fait que les Musulmans ont, un temps, enterrés leurs morts non loin. En fait, on racontait, il y a fort longtemps, que les dépouilles se purifiaient à l’ombre de cet ancien olivier.
 
Le jujubier à Ein Hatzeva, à la sortie de l’autoroute 90 à environ 150 km au nord d’Eilat
Les aficionados d’Histoire et les archéologues en herbe apprécieront Ein Hatzeva où l’on peut trouver de magnifiques excavations en plus de cet arbre unique et grandiose.
Surplombant les croisements principaux qui mènent vers le sud, l’ouest et le nord-est, Ein Hatzeva a accueilli de nombreux centres administratifs et des forteresses au cours du dernier millénaire. Le dernier en date est un poste militaire mis en place au moment de la création de l’Etat. Les premiers datent de l’époque du roi Salomon. Beaucoup de caravanes s’arrêtaient là pour faire une pause pendant leur long parcours car Ein Hatzeva possède une source abondante et des citadelles fortifiées qui leur permettaient d’avoir de l’eau et une protection contre les gangs locaux.
 

 
Le Jujubier à Ein Hatzeva, le plus juubier d’Israël (Crédit : Shmuel Bar-Am)


Même si on retrouve à cet endroit plusieurs forteresses israéliennes et un énorme portail qui date de l’époque de Salomon, la majorité des ruines proviennent de l’ère romaine. Elles font partie des limes (qui se prononce « lee-mez ») romains, une ligne de fortification frontalière qui date du troisième siècle avec un fort qui mesure 46 mètres sur 46.
L’énorme jujubier, le plus ancien que l’on retrouve dans le pays, est près de ces ruines. Pendant plus d’un millier d’années ce jujubier a été nourri par la source d’Ein Hatzeva. Malheureusement, les techniques agricoles modernes mises en place dans la région ont asséché la source. Aujourd’hui, l’arbre est arrosé par le FNJ qui assure sa survie.

Les Cyprès près des monuments dans la forêt de Hulda, sur la route 411, à 10 km au sud-est de Rehovot

Ils ne fleurissent pas au printemps et ne produisent aucun fruit comestible, pourtant le cyprès méditerranéen, grand, droit et majestueux est l’un de mes arbres préférés. Il y a bien longtemps, son bois était utilisé pour construire le Temple, les bateaux et les instruments de musique. Les habitants étaient persuadés que les potions et les baumes fabriqués à partir des fruits des cyprès méditerranéens permettaient de soigner le diabète, de renforcer le système immunitaire, de guérir les infections gingivales et de soulager les maux de la bouche.
Vous pouvez trouver ces cyprès vert foncés n’importe où en Israël. Des cyprès sauvages ont été retrouvés ici et là, mais le reste, que l’on retrouve dans les forêts et sur les lieux de commémoration, a été planté par le FNJ.
 

Les cèdres du mémorial de Tal Tzemach au Kibboutz Hulda (Crédit : Shmuel Bar-Am)


L’un des cyprès qui a une histoire émouvante se trouve dans la forêt de Hulda, la première forêt plantée par le Fonds national juif. Deux magnifiques monuments sont séparés par une allée bordée de palmiers.

Au bout de l’allée, il y a une sculpture de Batya Lichansky, qui se trouve près de la tombe d’Ephraim Chisik mort en défendant Hulda en 1929.
A l’autre bout de l’allée, il y a un monument dédié au jeune lieutenant Tal Tzemach, né au Kibboutz Hulda. Tal a commencé son service militaire dans une unité d’élite et a atteint le grade d’officier. Il a été tué par des terroristes dans la vallée du Jourdain, à l’âge de 21 ans. Ce mémorial est simple, sans fioriture, avec des pierres blanches, un banc en pierre, des jardins, et un immense cyprès.
De nombreuses cultures méditerranéennes considèrent le cyprès comme un symbole de la vie éternelle, à cause de sa robustesse et de sa ténacité et surtout parce qu’il a la forme d’une bougie. La bougie symbolise l’âme aussi bien dans le judaïsme que dans l’islam. Il est souvent planté dans les cimetières musulman et juif en Israël – ainsi que dans les cimetières militaires comme au mont Herzl.
 


Le chêne Tavor sur les tombes familiales d’Halafta, au croisement d’Halfata sur la route 85

Au 16ème siècle, le rabbin italien Moshe Basola s’est rendu en Terre sainte. Pendant qu’il traversait la Galilée, il s’est arrêté sur la tombe de Rabbi Yosef Abba Halafta – une tombe qu’il avait décrite dans une lettre qui se trouve à l’ombre d’un grand chêne. Cet énorme chêne surplombe encore la tombe aujourd’hui. Je suis presque sûr que c’est le même arbre qui est décrit dans la lettre car on pense qu’il a au moins 600 ans.
 

 
Le chêne vieux de 600 ans qui surplombe la tombe de Rabbi Yosef Abba Halafta (Crédit : Shmuel Bar-Am)
 

L’arbre, haut de 18 mètres, a un tronc qui est tellement large qu’il faudrait trois personnes pour pouvoir l’entourer. Asseyez-vous sur le banc à l’ombre de ce majestueux chêne et rendez hommage au Rabbi Halafta.
Cet académicien du 2ème siècle enseignait la Mishna à ses élèves. Il vivait à une époque effrayante : les romains qui gouvernaient la Terre d’Israël avaient interdit l’étude de la Torah et l’ordination de nouveaux enseignants. Il est célèbre pour avoir affirmé que Shchina (l’esprit de Dieu) est présent lorsque 10 personnes étudient la Torah. Halafta avait réussi à échapper à la surveillance des Romains.

Aviva Bar-Am est l’auteur de sept guides de langue anglaise consacrés à Israël.
Shmuel Bar-Am est un guide agréé qui fournit, des visites privées personnalisées en Israël pour les individus, les familles et les petits groupes.

Source Times Of Israel