dimanche 9 novembre 2014

Budget 2015 : les syndicats de fonctionnaires menacent de grève générale


Alors que le projet de budget 2015 est en cours d’examen à la Knesset, les syndicats s’inquiètent de la remise en cause de certains droits sociaux. Les députés viennent d’engager un débat-marathon sur le projet de budget concocté par le gouvernement pour l’an prochain. Les syndicats ont réagi en déposant un préavis de grève générale qui prendra effet dans trois semaines. À l’origine de ce nouveau conflit du travail : une atteinte éventuelle aux conditions de travail dans la fonction publique et l’exigence d’une revalorisation du salaire minimum...


ATTEINTE AUX CONDITIONS DE TRAVAIL

La Confédération générale des Fonctionnaires menace de paralyser le secteur public, sécurité sociale et agence pour l’emploi inclus. Les syndicats sont inquiets de certaines mesures contenues dans le projet de budget pour 2015 et qui constitueraient une atteinte aux conditions de travail.
Selon eux, la principale raison de ce conflit repose sur « le comportement unilatéral du gouvernement qui, dans le cadre de la loi de finances, envisage de réaliser des réformes structurelles qui remettront en cause les conventions salariales et les conditions de travail des salariés ».
Les syndicats israéliens sont particulièrement furieux de la décision du gouvernement de geler l’embauche de nouveaux fonctionnaires : « Le gouvernement fait abstraction de la charge inhabituelle de travail qui repose sur les fonctionnaires, ceux-ci n’ayant plus la capacité de faire face à toutes les missions qui leur sont imposées ». De plus, les syndicats protestent contre la décision de couper 30% des heures supplémentaires et primes diverses accordées aujourd’hui aux salariés du secteur public.

REVALORISATION DU SALAIRE MINIMUM

Parallèlement à l’examen de la loi de finances pour 2015, les syndicats ont engagé des négociations avec le ministère des Finances et avec le patronat pour la revalorisation du salaire minimum. En Israël, le salaire minimum est de 4.300 shekels brut par mois soit 900 euros ; sa dernière revalorisation remonte à octobre 2012, soit il y a plus de deux ans.
Aujourd’hui, les syndicats réclament de fixer le salaire minimum à, au moins, 4.500 shekels par mois, soit une hausse nominale de 4,6%. Du reste, le patronat se déclare favorable à une revalorisation du salaire minimum, mais à la condition que ce relèvement ait lieu dans le cadre d’un accord social tripartite réunissant le gouvernement, les syndicats et les patrons.

AMÉLIORATION DE LA PRODUCTIVITÉ

En contrepartie de la hausse du salaire minimum, les industriels réclament du gouvernement des avantages fiscaux qui leur permettraient d’améliorer la compétitivité de leurs produits.
Pour les patrons israéliens, le relèvement du salaire minimum devrait s’accompagner d’une amélioration de la productivité du travailleur israélien. Selon les chiffres comparatifs de l’OCDE, un salarié israélien produirait 12% de moins qu’un salarié des pays développés de l’OCDE, et 38% de moins d’un salarié américain.

Jacques Bendelac (Jérusalem)

Source Israel Valley