mardi 4 novembre 2014

Contrat franco-saoudien signé, la France livrera les armes au Liban après avoir obtenu l'aval d'Israël


L’Arabie saoudite et la France doivent signer ce mardi 4 novembre à Ryad un contrat de trois milliards de dollars pour des livraisons d’armes au Liban, "menacé par la poussée jihadiste" a annoncé lundi le quotidien arabe à capitaux saoudiens Al-Hayat. Le contrat sera signé à la fois par le ministre saoudien des Finances Ibrahim al-Assaf, le patron de la société publique française d’exportation de matériel de défense Odas Edouard Guillaud et du chef de l’armée libanaise, le général Jean Kahwahji, selon ce même journal qui cite des sources françaises à Paris...


La finalisation du contrat avait déjà été annoncée début septembre lors de la visite à Paris du prince héritier saoudien  Salmane Ben Abdel Aziz qui financera le renouvellement des moyens militaires libanais. Une aide attendue depuis décembre 2013 par le chef d’état-major libanais qui ne s’était pas privé de déclarer, cet été, alors qu’un violent accrochage venait de se produire avec les jihadistes du front al-Nosra à un poste-frontière : « Il est nécessaire d’accélérer la fourniture d’aides militaires à travers la finalisation des listes des armes demandées à la France dans le cadre de l’accord de financement saoudien et de la conférence de Rome ».

René Naba, chroniqueur sur Mondafrique.com et notre expert maison spécialiste du monde arabe nous livre une brève analyse sur cet accord :

La livraison d'armes au Liban ne tient plus qu’à une signature et l’accord semble finalisé depuis les dernières discussions. Pourquoi une telle accélération ?

L'accord est finalisé depuis belle lurette... Sa signature répond à des objectifs de valorisation de la position de la France et de l'Arabie Saoudite ainsi que de leur intérêt pour le Liban au lendemain de la conférence de Bruxelles sur la Syrie et le Liban.
 
La signature a été annoncée lundi 3 novembre par le média saoudien Al Hayat, pourquoi a t-il été choisi ?

L'annonce de la signature de l'accord a été faite par le journal « Al Hayat », propriété de l'ancien vice-ministre saoudien de la défense Khaled Ben Sultan, et ceci n'est pas un hasard !
L'objectif derrière est de blanchir la France et l'Arabie saoudite des turpitudes des djihadistes poulains des saoudiens au Liban, notamment suite aux deux graves agressions contre l'armée libanaise à Tripoli, la semaine dernière, et à Ersal, il y a trois semaines. Trente soldats sont captifs des djihadistes, dont l'un a été décapité. Ils veulent les échanger contre des prisonniers de droit communs détenus dans les prisons libanaises.
 
La signature de ce contrat  entre l’Arabie saoudite et la France constitue-t-elle un signal fort de Hollande contre l’Etat Islamique (EI) ?

Avec la montée en puissance de da'ech au Liban et la raclée qu'il a reçu du Hezbollah, Hollande s'est rendu compte qu'il ne fallait laisser le Hezbollah seul maitre des opérations du Liban surtout pour la défense de son intégrité. Il a soumis la liste d'achat libanaise à Israël qui a mis son veto sur certains produits.

Source Monde Afrique