dimanche 9 novembre 2014

" Israël doit renoncer à la violence, inconciliable avec le rêve sioniste "


Le président israélien Reuven Rivlin a déclaré samedi soir que l'Etat d'Israël avait "commis un pêché en restant silencieux" avant la mort d'Yitzhak Rabin et a appelé à "ne pas répéter les erreurs du passé en suivant le chemin de la violence", lors d'une cérémonie de commémoration du 19e anniversaire de l'assassinat de l'ex-Premier ministre...


"La violence ronge les fondements de la démocratie israélienne, elle doit être condamnée, isolée et dénoncée. Ce n'est pas la voie qui doit être choisie par Israël", a affirmé le président israélien.
"19 ans sont passés depuis, presque deux décennies. Mais la violence est toujours là", a poursuivi le chef de l'Etat pendant la cérémonie en souvenir d'Yitzhak Rabbin organisée par les mouvements de la jeunesse juive sioniste et l'association étudiante nationale.
"Alors que l'Etat d'Israël évolue dans une région violente et complexe, la violence n'est pas le chemin qu'il doit emprunter".
"Nous ne devons pas renoncer à nos valeurs au nom de la guerre contre le terrorisme", a ajouté M. Rivlin, " Nous sommes engagés dans un combat perpétuel contre nos ennemis venant de l'extérieur, mais nous devons arrêter de nous attaquer de l'intérieur".
"Nous avons été silencieux lors des jours difficiles qui ont précédé l'assassinat de Rabin. Nous avons péché, Yitzhak", a confié le président. "Nous ne devons pas rester silencieux aujourd'hui. Nous devons comprendre que ce silence nous conduirait à abandonner notre rêve, il signifierait que nous avons oublié pourquoi nous sommes retournés dans notre patrie", a poursuivi Rivlin.
"Acceptons de ne pas être d'accord. Ecoutons les autres même s'ils ne parviennent pas à nous convaincre. Nous sommes ici pour apprendre à nous poser des questions difficiles sur la vision commune qui nous guide, et pour fournir un effort courageux afin de trouver les réponses à ces questions", a dit Rivlin.
A la différence de la cérémonie en souvenir de Rabin organisée la semaine dernière, ce second moment de recueillement était placé sous le signe de la lutte pour la démocratie.
"Les événements de l'été dernier ont montré à quel point la démocratie israélienne est menacée par la violence des rues, le racisme sur internet, et le meurtre d'innocents", a déclaré l'organisateur de la cérémonie en référence au meutre du jeune palestinien Mohamed Abou Khdeir, âgé de 16 ans, par des extrêmistes juifs en juillet quelques jours après que les trois adolescents israéliens kidnappés Eyal Yifrach, 19 ans, Naftali Frenkel, 16 ans, et Gilad Shaer, 16 ans avaient été retrouvés morts près de Hébron.
Pour la première fois en 19 ans, deux rassemblements commémoratifs distincts ont été organisés pour marquer les 19 ans de l'assassinat de l'ancien Premier ministre israélien Yitzhak Rabin. Les deux événements ont eu lieu à Tel Aviv deux samedi soir consécutifs, à l'endroit où il a été assassiné, et ont porté des messages différents.
La semaine dernière, l'ancien président d'Israël, Shimon Peres a ouvert la cérémonie en déclarant que "la paix était le but ultime d'Israël".
"Ceux qui ont renoncé à chercher à faire la paix sont des naïfs, qui vivent dans l'illusion et ne sont pas patriotes", a lancé Shimon Peres, qui a obtenu en 1994 le prix Nobel de la paix, partagé avec Yitzhak Rabin et le leader palestinien Yasser Arafat décédé en 2004.
Yitzhak Rabin a été chef d'Etat-major de l'armée israélienne pendant la guerre des Six jours en 1967. Il a ensuite été ambassadeur d'Israël aux Etats-Unis, ministre de la Défense et Premier ministre de l'Etat hébreu à deux reprises, de 1974 à 1977, puis de 1992 à 1995. Il a été assassiné le 4 novembre 1995 de trois balles dans le dos par un extrémiste de droite, Yigal Amir, à l'issue d'un rassemblement pacifiste.
Source I24News