mercredi 5 novembre 2014

Israël, potentielle puissance exportatrice de gaz

 
Les exploitants d’un important gisement de gaz off-shore israélien ont signé récemment une lettre d’intention avec un consortium égyptien pour lui livrer jusqu’à 2,5 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an. Un accord en vue qui illustre l’accession d’Israël au statut de potentielle puissance exportatrice d’énergie. Auparavant, c’est l’Egypte qui exportait son gaz vers Israël. Si l’accord se concrétise, c’est Israël qui va livrer aux Egyptiens sa matière première...


Et le pays a d’autres projets. Un protocole d’accord a été signé en septembre avec la Jordanie pour qu’Israël livre au royaume hachémite la majorité de ses besoins en gaz naturel pour les 15 prochaines années.
Israël, potentielle puissance exportatrice d’énergie ? C’est désormais envisageable grâce à la découverte miraculeuse en 2009 et 2010 de deux importants gisements sous-marins au large des côtes israéliennes : Tamar, qui possèderait des réserves de 280 milliards de mètres cubes et Léviathan, le double.
Seul le premier a commencé à être exploité, l’an dernier. Et sa production a déjà eu des effets positifs sur l’économie israélienne. La fourniture de gaz au pays a permis de réduire sa dépendance face aux importations de pétrole et d’augmenter les recettes fiscales.

Résultat : la croissance économique en Israël a atteint 3,3 % en 2013 alors qu’elle n’aurait été que de 2,5 % sans la mise en exploitation du gisement gazier, selon un expert de l’OCDE.
Israël a décidé, après un débat interne houleux, de garder 60% de sa production gazière pour sa propre consommation et d’assurer ainsi sa sécurité énergétique. Reste 40 % pour l’exportation.

Et les options sont nombreuses si l’on en croit Noble Energy, le groupe américain qui détient les nouveaux gisements avec le consortium israélien Delek Group. Outre les projets avec l’Egypte et la Jordanie, Noble Energy dit lorgner vers Chypre et vers la Turquie.
Mais exporter son gaz naturel n’est pas si facile. Il y a des difficultés techniques, Léviathan ne sera pas exploitable avant 2018. Egalement des problèmes sécuritaires : le gazoduc qui reliait l’Egypte et Israël dans le Sinaï a arrêté de fonctionner en 2012 après de nombreux sabotages.

Enfin, il y a la politique, Israël a des relations compliquées avec de nombreux pays, ce qui peut compromettre la signature d’accords économiques.
Source RFi