dimanche 2 novembre 2014

La bande de Gaza isolée par l'Egypte et Israël


Le tir d'une roquette par des terroristes palestiniens sur le territoire israélien dans la nuit de vendredi à samedi a pour conséquence la fermeture du point de passage de Kerem Shalom et l'arrêt du passage de marchandises depuis Israël vers la bande de Gaza. Non loin de là, l'armée égyptienne opère en vue de l'évacuation rapide des habitants égyptiens frontaliers de Rafah en vue de la destruction des tunnels de contrebande entre cette même bande de Gaza et le Sinaï égyptien...


Dans ces conditions, le Hamas, qui contrôle l'enclave palestinienne, pourrait bien se trouver dans une position très inconfortable.
L'armée égyptienne a en effet accéléré l'évacuation de du secteur frontalier avec la bande de Gaza après la découverte par images satellitaires de centaines de tunnels supplémentaires entre le Sinaï et l'enclave, rapporte la chaîne Sky en langue arabe qui cite le communiqué laconique des autorités égyptiennes qui s'ajoute à la décision israélienne de fermer le point de passage des marchandises de Kerem Shalom au sud de la bande de Gaza, secteur où a été tirée la roquette palestinienne dans la nuit de vendredi à samedi.
La mise en place par les Egyptiens d'une zone tampon de 14 kilomètres de long sur 500 mètres de largeur est la conséquence directe de l'attentat qui a tué 33 personnels des forces de sécurité égyptiennes.
Le président al Sissi, qui mène un combat sans merci durant ces derniers mois contre les tunnels terroristes palestiniens, a expliqué à des médias koweïtiens que "les efforts se poursuivent et que la plupart des tunnels ont été neutralisés". Il dénonce une nouvelle fois "les mains étrangères" qui sont derrière l'attentat meurtrier et rappelle que "l'armée égyptienne a réussi à éliminer bon nombre de terroristes".
L'armée égyptienne a réussi jusqu'à présent à détruire pas moins de 1.500 tunnels de contrebande, mais les images satellitaires ont détecté des centaines de tunnels supplémentaires, certains à l'intérieur même de mosquées de Rafah, dans des chambres à coucher et dans des boutiques.
Les opérations de mise en place de la zone tampon ont déjà mené à la destruction de 800 maisons le long de la frontière et à l'évacuation de leurs occupants qui ont été indemnisés.
L'opération a suscité les critiques des opposants au président égyptien et la chaîne qatarie Al Jazeera, proche des Frères musulmans, n'a pas hésité à la qualifier de "déportation", rapportant des témoignages d'habitants et affirmant qu'il s'agit d'une "Naqba en 48 heures". (Nakba est le terme utilisé par les Palestiniens pour qualifier selon eux l'exode des populations arabes au moment de la guerre d'Indépendance en 1948 qui amena à la création de l'Etat d'Israël, considéré par eux comme une "catastrophe", ndlr).
Les médias proches du gouvernement rapportent, quant à eux, le témoignage d'habitants évacués qui "soutiennent le pays contre les terroristes qui ont transformé leur vie quotidienne en enfer".
La réaction israélienne intervient alors que le transit de marchandises et de matériaux de construction est à son maximum en vue de la reconstruction des maisons détruites lors de l'opération Bordure protectrice durant l'été.
La fermeture du point de passage s'ajoute à la décision égyptienne et provoque l'isolement complet de la bande de Gaza. Les responsables du Hamas ont pris contact avec les autorités égyptiennes en vue de la réouverture des points de passage, afin d'éviter une "catastrophe humanitaire".
Pour le moment, on ignore qui est responsable du tir de la roquette depuis Gaza vers le territoire israélien en fin de semaine car le Hamas a fait savoir qu'il recherchait les auteurs du tir afin de les arrêter. Ce qui n'empêche pas l'organisation terroriste de poursuivre ses tirs d'essai à l'intérieur de son territoire, le Hamas ayant procédé au tir d'au moins 8 roquettes durant les deux dernières semaines, la plupart en direction de la mer. Le mouvement islamiste a également repris la production de roquettes. Ces activités se déroulent dans ce qu'il est déjà convenu d'appeler "le vide politique", à savoir le report des pourparlers du Caire décidé par les Egyptiens et le transfert du contrôle des points de passage à l'Autorité palestinienne.
Le ministère vénézuélien des Affaires étrangères annonçait dimanche matin l'envoi de 10 tonnes de matériel médical humanitaire pour la bande de Gaza, rapporte l'agence palestinienne Ma'an qui précise que l'avion de transport décollera aujourd'hui de Caracas pour Amman en Jordanie.
Source I24News