mercredi 10 décembre 2014

D'ex-hassidiques de New York exigent l'instruction publique obligatoire pour les écoles religieuses


Un groupe d'ex-hassidiques somme le gouvernement de l'État de New York ainsi que le maire de la ville de New York d'imposer la loi sur l'instruction publique dans les écoles religieuses.  Le groupe Young Advocates for Fair Education (YAFFED) a retenu à cette fin les services d'un célèbre avocat New-Yorkais spécialistes des libertés civiles, Norman Siegel...

 
Dans une lettre adressée lundi au gouverneur de l'État, au procureur en chef et au maire de new York, l'avocat des ex-hassidiques rappelle à ces instances qu'il est de leur devoir d'assurer une éducation séculière minimale aux enfants du territoire et dénonce le fait que, malgré une loi très claire, personne n'est intervenu pour s'assurer que des milliers d'enfants hassidiques qui étudient dans des écoles religieuses traditionnelles aient accès à des cours d'anglais, de mathématique ou d'histoire.
L'affaire n'est pas sans rappeler la mise en demeure envoyée en novembre dernier au ministère de l'Éducation du Québec par un ex-membre de la communauté de Tosh de Boisbriand qui réclame 1, 2 million de dollars au gouvernement du Québec pour ne pas avoir forcé les écoles de sa communauté à respecter la Loi sur l'instruction publique.
Il faut comprendre que les groupes hassidiques sont transnationaux. On les retrouve à Jérusalem, en Israël, dans l'état de New York, à Anvers en Belgique et, finalement, à Montréal. À la manière de multinationales, les principaux groupes ont un siège social dans l'une de ces villes et des succursales dans chacune des autres.
Le problème des écoles religieuses se pose donc dans chacune de ces villes. Le manque d'enseignement non-religieux est particulièrement criant chez les garçons hassidiques qui doivent se consacrer à l'étude des textes sacrés.
Or, si le problème touche une dizaine d'écoles au Québec, on parle d'une centaine à New York où la population d'ultra-orthodoxes est estimée à près d'un million de personnes.
Et cette population croît rapidement. Dans la ville de Kyrias Joel dans l'État de New York, où l'on retrouve la communauté hassidique Satmar (qu'on retrouve aussi à Outremont), la moyenne d'âge est de 13 ans.
C'est aussi, selon les statistiques officielles des États-Unis, l'endroit le plus pauvre de la nation américaine.
Ce boom démographique et l'accès de plus en plus facile à Internet expliquent en grande partie que de plus en plus de jeunes quittent ces groupes et constatent, une fois sortis, qu'ils manquent de connaissances générales pour fonctionner. Ils montrent du doigt les autorités qui n'ont pas veillé à ce qu'ils les obtiennent.
L'organisation new-yorkaise compte déposer un recours collectif en janvier si les autorités ne lui donnent pas l'assurance de régler le problème.
Par Emilie Dubreuil 

Source Radio Canada