vendredi 5 décembre 2014

L’Iran reste toujours la principale menace stratégique contre Israël


Le dangereux triptyque voulant qu’un État totalitaire et despotique comme l’Iran, motivé de surcroît par un fanatisme religieux intégriste galvanisant ses classes dirigeantes, puisse disposer sous peu de « l’arme fatale » fait que ce pays et son régime constituent pour Israël la menace de loin la plus sérieuse pesant sur sa sécurité, voire sur son existence...

 
« L’État islamique et l’Iran sont certes de redoutables ennemis, devait récemment déclarer un haut responsable israélien, mais c’est bien l’Iran la menace suprême ! » Une analyse corroborée par les déclarations sans cesse faites par le Premier ministre Nétanyaou, son ministre de la Défense, Moché Yaalon, et son ministre des Affaires stratégiques, Youval Steinitz, qui insistent tous sur le « danger du nucléaire iranien » pour la planète entière et sur le fait qu’Israël ne saurait tolérer un quelconque « feu vert » de la communauté internationale pour laisser entrer le régime de Téhéran dans le Club nucléaire ou même que les grandes puissances l’autorisent à se maintenir au « seuil nucléaire »…
À l’appui de leurs mises en garde répétées, les dirigeants israéliens expliquent que les précaires équilibres stratégiques actuels dans une région aussi instable et tumultueuse que le Moyen-Orient d’aujourd’hui pourraient devenir encore moins contrôlables si un pays totalitaire et fanatisé comme l’Iran se dotait de l’arme nucléaire… Avec comme conséquence catastrophique que des groupes terroristes soutenus par Téhéran et auxquels Israël n’a cessé de se confronter militairement ces dernières années - tels le Hezbollah chiite libanais au nord d’Israël et le Hamas de Gaza à sa frontière-sud – seraient d’emblée placés sous la protection du « parapluie atomique » des mollahs au cas où l’Iran franchirait le seuil nucléaire. Ce qui rendrait la région encore moins « gérable » !


D’autres sujets légitimes d’inquiétude pour Israël

Outre cet argument stratégique de fond qui justifie tout seul la préoccupation - voire, comme le disent trop légèrement certains… « l’obsession » des dirigeants israéliens face au nucléaire iranien -, d’autres nombreux facteurs semblent bien leur donner raison.

-1/ D’abord : les ambitions déclarées et réitérées de l’Iran non seulement de détruire « la tumeur cancéreuse du régime sioniste » en « rayant Israël de la carte », - comme vient de le redire tranquillement l’ayatollah Khameini, le guide suprême de la Révolution islamique -, mais aussi d’exercer son hégémonie au plan régional dans un Moyen-Orient embarqué depuis presque quatre ans dans un vaste conflit global entre Chiites et Sunnites ayant explosé dans au moins six pays de la région : l’Irak, la Syrie, le Liban, le Yémen, le Bahreïn et, dans une moindre mesure, au sud de la vaste Arabie Saoudite.
À ce titre, l’émergence d’un nouvel et puissant acteur terroriste régionale qu’est l’État islamique (EI) sévissant pour l’instant en Irak et en Syrie ne fait que compliquer l’équation sécuritaire d’Israël, car les succès hyper rapides de cette milice sunnite djihadiste ont eu pour effet de redistribuer les cartes des grandes alliances régionales (voir notre article sur L’EI, les États-Unis et l’Iran).


-2/ Fait aggravant que l’Iran poursuit toujours ses intenses préparatifs nucléaires tous azimuts avec les « essais mécaniques » de cet été dans plusieurs centrales nucléaires (Natanz et Forow) pour raffiner puis enrichir encore plus rapidement de l’uranium. Ou bien encore avec ces « expériences » de déclenchement de détonateurs de têtes nucléaires réalisées depuis six mois dans les profonds sous-sols du site de Parchine (lui-même secoué cet été par une violente explosion)… Autant de données qui confirment que le programme nucléaire iranien est bien militaire et pas « civil » !
-3/ Pire encore : comme l’a démontré l’ex-expert américain Éric Mandel, les grandes puissances ont eu tort de louer l’Iran pour avoir reconverti la plupart de ses stocks d’uranium déjà enrichi à 20 %... Et ce, pour la simple raison que les centrifugeuses « dernier-cri » des mollahs sont désormais tout à fait capables de reconvertir en 6 à 8 semaines de l’uranium à 3 % en carburant nucléaire fissile à 90 % utilisable dans une bombe. De plus, l’Iran dispose aussi d’une autre filière pour fabriquer une bombe : une usine produisant du plutonium, l’autre métal fissile pouvant composer une tête nucléaire.
-4/ Par ailleurs, la faiblesse et l’opportunisme du leadership américain sous la présidence de Barack Obama et son aversion maladive autant que dangereuse à éviter tout conflit ouvert y compris avec des pays totalitaires ont bien fait comprendre aux Iraniens que, sous ses deux mandats successifs, ils ne devaient rien craindre des États-Unis… Si un accord devait être conclu avec les grandes puissances pour « aménager » les ambitions nucléaires de Téhéran, les Iraniens pourraient aussi compter - même après Obama - sur le désastreux précédent de l’accord signé en 1994 entre les USA et la Corée du Nord. Lequel n’a guère empêché Pyongyang de faire tous les essais nucléaires qu’il voulait pour s’affirmer - envers et contre cet accord - comme une puissance atomique régionale…

Source Hamodia