lundi 1 décembre 2014

Livni : " Il faut une tolérance zero contre les auteurs de l'incendie de l'école à Jérusalem "


La ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni a promis dimanche "zéro tolérance" au lendemain de l'incendie d'une classe d'une école bilingue arabe-hébreu de Jérusalem, symbole d'une possible co-existence entre Israéliens et Palestiniens. " Des inscriptions " mort aux Arabes " et " stop à l'assimilation ", ont été retrouvées à proximité de l'école", a précisé une porte-parole de la police, ainsi que " Kahana avait raison ", en référence au rabbin Meïr Kahane, fondateur du mouvement anti-arabe Kach, assassiné en 1990 à New York...


" Nous ferons preuve de zéro tolérance contre la discrimination et le racisme", a affirmé Tzipi Livni aux journalistes lors d'une visite dans l'école alors que les tensions entre Israéliens et Palestiniens ont récemment atteint un niveau rarement égalé dans la Ville sainte.
Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a aussi condamné cette attaque. "L'incendie de cette école bilingue va à l'encontre des efforts importants menés pour ramener le calme à Jérusalem", a-t-il dit devant ses ministres. "Nous agirons avec fermeté pour ramener le calme et appliquer la loi et l'ordre partout à Jérusalem".
La police israélienne a ouvert une enquête et dit "soupçonner très fortement un incendie criminel aux motivations nationalistes".
L'école attaquée est située dans le quartier de Pat à Jérusalem-Ouest. Plusieurs dizaines de personnes se sont également rassemblées pour dénoncer cet incendie, "un acte barbare", a dit à l'AFP Hatem Matar, du Conseil des parents d'élèves.
Shuli Dichter, à la tête de l'association "Hand in Hand" ("Main dans la main") qui a fondé cette école, a dénoncé "une récente et dangereuse vague de racisme" à Jérusalem.
"Ce n'est pas la première fois que des incidents se produisent près de l'école, mais c'est la première que l'intérieur de l'établissement est visé", a indiqué la directrice palestinienne de l'école Nadia Knani.
"Ceux qui ont fait cela ont mis le feu à des livres et des cahiers dont ils avaient fait un tas dans la classe", a-t-elle précisé à la radio militaire. "Ils ont également tenté de mettre le feu à une deuxième classe".
"Une femme constate dans une salle de classe les dégâts de l'incendie criminel de l'école à Jérusalem qui a également été taguée d'inscriptions anti-arabes, le 30 novembre 2014"Ahmad Gharabli (AFP)
L'école, fondée en 1998 pour promouvoir l'enseignement bilingue et la coexistence, accueille 624 élèves du cours préparatoire à la terminale. Selon M. Dichter, il n'existe que sept établissements bilingues en Israël qui accueillent 1.659 élèves. A Jérusalem, dont la partie palestinienne est occupée et annexée par Israël, l'enseignement se fait en arabe pour les Palestiniens et en hébreu pour les Israéliens.

A l'école publique Max Rayne de Pat, a-t-il expliqué, "dans chaque classe, il y a deux enseignantes, chacune parlant dans sa langue. Les élèves doivent comprendre et parler les deux langues".
"Nous ne laisserons pas les pyromanes et les contrevenants à l'ordre public (...) perturber notre vie quotidienne", a prévenu le maire de Jérusalem, Nir Barkat. "Nous allons continuer à condamner les extrémistes et à faire tout ce qui est nécessaire pour le retour au calme à Jérusalem", a-t-il ajouté.
Le ministre de l'Education Shay Piron (du parti Yesh Atid) a fermement condamné cet acte, le qualifiant de "violent, criminel et méprisable". Le ministre a déploré l'attaque d'un "point faible de la société israélienne, une école maternelle, où étudient des enfants innocents".
Le président de la commission pour l'Education de la Knesset, Amram Mitzna, a condamné dans un communiqué "l'nvasion de la violence politique sous la forme de "Tag Mehir" ("Prix à payer" en français), groupe connu pour ses attaques et ses actes de vandalisme contre des véhicules, des lieux de culte voire des monuments appartenant à la communauté arabe.
Selon M. Mitzna, cette attaque a pour but "de nuire aux efforts de coexistence, de tolérance et de compréhension entre Juifs et Arabes en Israël". "
L'attaque délibérée d'une institution scolaire, symbole de la volonté des deux peuples de vivre ensemble, est intolérable. Nous devons la condamner et faire tout ce que nous pouvons pour trouver et déférer les responsables devant la Justice" a-t-il ajouté.

Source I24News