dimanche 18 janvier 2015

Le Hamas se félicite de l'ouverture d'un examen préliminaire par la CPI

 
Le Hamas a fait part samedi de sa satisfaction suite à la décision de la Cour pénale internationale d'ouvrir un examen préliminaire, étape préalable à une enquête, sur des éventuels crimes de guerre qui auraient été commis par Israël à Gaza et en Judée-Samarie...

Fawzi Barhoum, porte-parole de l'organisation islamiste qui gouverne la bande de Gaza, a déclaré samedi que le Hamas avait apprécié l'initiative du procureur.
"Il faut maintenant prendre rapidement des mesures concrètes dans ce sens et nous sommes prêts à fournir au tribunal des milliers de rapports et de documents qui confirment que l'ennemi sioniste a commis des crimes horribles contre Gaza et contre notre peuple", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le procureur de la CPI a annoncé vendredi l'ouverture de cet examen préliminaire pour savoir s'il existe une base raisonnable pour ouvrir une enquête.
Israël a immédiatement réagi, par la voix du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui a qualifié l'initiative de la Cour pénale internationale (CPI) de "scandaleuse".
Selon lui, et selon les Etats-Unis qui ont adopté la même position qu'Israël sur ce sujet, la Palestine n'étant pas un Etat, la CPI ne peut accepter ses recours, d'après les règles mêmes de cette cour.
"Cet examen préliminaire est absurde du fait que l'Autorité palestinienne coopère avec le Hamas, un groupe terroriste qui commet des crimes de guerre, alors qu'Israël combat la terreur dans le respect du droit international et dispose d'un système judiciaire indépendant", a ajouté M. Netanyahou, faisant référence au mouvement palestinien qui contrôle la bande de Gaza.

Israël ne devrait pas coopérer avec la Cour

Le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a lui préconisé qu'Israël ne coopère pas aux investigations de la CPI. "Cet examen préliminaire est une décision scandaleuse dont le seul but est de saper le droit d'Israël à se défendre contre le terrorisme", a dit M. Lieberman selon ses services.
"La même cour qui n'a pas jugé bon de s'occuper de ce qui se passe en Syrie, où 200.000 personnes ont été tuées, ni en Libye, ni ailleurs, juge bon d'+examiner+ l'armée la plus morale qui soit au monde, pour des raisons purement politiques et anti-israéliennes", s'est indigné M. Lieberman.
Israël, qui ne figure pas parmi les 123 Etats à avoir adhéré au Statut de Rome à ce jour, ne devrait pas coopérer avec la Cour, a ajouté Lieberman.
De son côté, Washington a qualifié d'"ironie tragique (le fait) qu'Israël, qui a fait face à des milliers de roquettes terroristes tirées contre ses habitants et leurs quartiers, soit maintenant l'objet d'un examen de la part de la CPI".
"Nous sommes fortement en désaccord avec l'action du procureur de la CPI», a déclaré le porte-parole de département d'Etat, Jeff Rathke, dans un communiqué. "Il faut résoudre les différends entre les parties par la négociation directe, et non pas par des actions unilatérales de chaque côté".
Les Palestiniens, pour leur part, ont exprimé leur satisfaction. "Tout se passe comme prévu", a dit à l'AFP le chef de la diplomatie palestinienne Riyad al-Malki, "aucun Etat, personne ne peut stopper ce que nous avons lancé, et au bout du compte c'est une véritable enquête qui aura lieu après l'enquête préliminaire".
Dans le passé, l'Autorité palestinienne avait déjà tenté de reconnaître la compétence de la Cour, mais un examen préliminaire avait conclu que la CPI ne pouvait ouvrir une enquête car elle ne disposait à l'époque que du statut "d'entité observatrice" à l'ONU.
L'Autorité palestinienne a obtenu depuis, fin 2012, le statut d'Etat observateur, ce qui lui permet d'adhérer à de nombreuses conventions internationales, dont la CPI.
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avait envoyé à la Cour un document autorisant le procureur à enquêter sur des crimes présumés commis dans "les territoires palestiniens occupés depuis le 13 juin 2014".
Source I24News