mercredi 21 janvier 2015

Nucléaire iranien : Obama préfère la diplomatie aux sanctions

 
Le président des Etats-Unis Barack Obama a prévenu mardi le Congrès, contrôlé par les républicains, que de nouvelles sanctions contre l'Iran ruineraient les chances de sceller un accord diplomatique international sur le programme nucléaire de Téhéran...


Dans son discours sur l'état de l'Union, le président a de nouveau brandi la menace de son droit de veto si des élus du Sénat et de la Chambre des représentants lui soumettaient une loi sur un nouveau train de sanctions.
"L'adoption de nouvelles sanctions par le Congrès signifierait l'échec de la diplomatie", a déclaré M. Obama alors que son gouvernement négocie au sein du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France et Allemagne) avec l'Iran pour trouver un règlement sur le programme nucléaire controversé de la République islamique.
"Jusqu'au printemps, nous avons la chance de pouvoir négocier un accord complet qui empêche que l'Iran ait une arme nucléaire, qui sécurise l'Amérique et ses alliés, y compris Israël, tout en évitant un nouveau conflit au Moyen-Orient", a argumenté le président américain.
Toutefois, a prévenu M. Obama, "il n'y a aucune assurance que les négociations soient couronnées de succès et je garde toutes les options sur la table pour empêcher un Iran nucléaire", en allusion à une hypothétique action militaire de Washington contre Téhéran.
Mais "j'opposerai mon droit de veto contre toute nouvelle loi de sanctions", a mis en garde le président, comme il l'avait déjà fait vendredi lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre britannique David Cameron.
Le dernier cycle d'entretiens le 18 janvier à Genève sur le nucléaire iranien entre les grandes puissances et Téhéran a été "sérieux et utile" et il a été convenu de se retrouver début février.
Après un accord intérimaire en novembre 2013, les parties ont raté par deux fois les échéances qu'elles s'étaient fixées pour boucler un accord complet. La nouvelle date butoir est fixée au 1er juillet, avec l'espoir d'un accord politique dans les grandes lignes en mars.
L'Iran cherche notamment à obtenir en contrepartie d'un accord garantissant la nature pacifique de son programme nucléaire la levée des sanctions économiques qui frappent durement son économie.
 Téhéran assure n'être intéressé que par l'énergie nucléaire civile.

Un président contre l'antisémitisme et les stéréotypes sur les musulmans
Le président des Etats-Unis Barack Obama a dénoncé mardi soir la résurgence de l'antisémitisme dans certaines parties du monde et a condamné les stéréotypes sur les musulmans.
Dans son discours sur l'état de l'Union devant le Congrès, le président Obama s'est dit aussi solidaire de toutes les victimes du terrorisme d'une école du Pakistan aux rues de Paris, en allusion à l'attentat contre une école de Peshawar au Pakistan en décembre (150 morts) et ceux de Paris début janvier (17 morts).
"En tant qu'Américains, nous respectons la dignité humaine (...). C'est pour cela que nous nous exprimons contre la résurgence déplorable de l'antisémitisme dans certaines parties du monde. C'est pourquoi nous continuons de rejeter les stéréotypes insultants contre des musulmans, dont la grande majorité partage notre engagement pour la paix", a martelé M. Obama devant le Congrès.
"C'est pour cette raison que j'ai interdit la torture et que j'ai travaillé pour faire en sorte que l'utilisation de nouvelles technologies comme les drones soit bien encadrée (....) C'est pour cela que nous défendons la liberté d'expression, que nous défendons les prisonniers politiques et que nous condamnons la persécution des femmes, des minorités religieuses ou des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles ou transgenres", a égrené Barack Obama dans son rendez-vous annuel devant les deux chambres réunies du Parlement des Etats-Unis.
Il a ensuite réaffirmé la solidarité et la compassion des Etats-Unis avec toutes les personnes à travers le monde prises pour cibles par des terroristes, citant la dernière attaque revendiquée par les talibans pakistanais contre une école de Peshawar (nord-ouest du Pakistan) le 16 décembre et les attentats djihadistes contre l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo et un supermarché juif à Paris il y a deux semaines.
La France et les Etats-Unis sont de très proches alliés et Washington a multiplié ces derniers jours les gestes et les messages de solidarité à l'égard de Paris.
"Nous allons continuer à chasser les terroristes et à détruire leurs réseaux, et nous nous réservons le droit d'agir unilatéralement, comme nous n'avons eu de cesse de le faire depuis que j'ai été élu pour éliminer des terroristes qui représentent une menace directe pour nous et nos alliés", a dit le président devant le Congrès.
"Dans ce combat contre le terrorisme, les Etats-Unis et leurs partenaires vaincront l'organisation de l'Etat islamique (EI), mais la lutte sera longue", a encore souligné Barack Obama.
"Cet effort prendra du temps. Il faudra se fixer sur ce point de mire. Mais nous réussirons", a déclaré le président des Etats-Unis, pays qui pilote une coalition internationale d'une soixantaine de pays engagés notamment dans des frappes aériennes contre l'organisation islamiste armée EI, laquelle contrôle des pans de territoires en Syrie et en Irak.

Source I24News