mercredi 14 janvier 2015

Pour Israël, de tristes rappels...

Aux yeux de beaucoup de juifs, la France est devenue une terre hostile.  Photo AFP
 
Leurs familles ont voulu qu’ils reposent en Israël. « Philippe, protège-moi, protège Shirel et Naor et Ella et Elad », a dit Valérie Braham, l’épouse de Philippe Braham, brisée, chancelante, en parlant de leurs enfants. Il a fallu porter la veuve de François-Michel Saada dans l’avion devant acheminer la dépouille de son mari....


Des milliers de juifs français et d’Israéliens éplorés ont participé hier à Jérusalem à l’enterrement des quatre hommes tués à Paris dans un supermarché casher de la porte de Vincennes à Paris, avec une sensation de déjà-vu et la conviction que cela se reproduira.
Yohav Hattab , 21 ans, Yohan Cohen , 23 ans, Philippe Braham , 45 ans, et Francois-Michel Saada , 64 ans, ont été mis en terre, sous un franc soleil, dans l’immense cimetière du Har Hamenouhot (mont du Repos), là où ont été inhumés en 2012 les trois enfants et l’enseignant juifs tués en France par un autre djihadiste, Mohamed Merah.
Seuls les plus proches, anéantis, ont déposé dans le sol pierreux à flanc de colline les corps de leurs défunts enveloppés dans des châles de prière blancs et bleus.
Ils avaient été 2 500 environ à prendre part auparavant à une cérémonie rassemblant parents des victimes, officiels et anonymes. Elle a donné lieu à des déclarations officielles de détermination à lutter contre l’antisémitisme et le terrorisme de la part des dirigeants israéliens et de la ministre française Ségolène Royal qui a répété : « La France sans les juifs de France n’est pas la France ».
La prise d’otages menée par Amedy Coulibaly a renforcé en Israël le sentiment de plus en plus répandu, après l’affaire Merah et avec la multiplication des actes antisémites, que la France est devenue une terre hostile. En 2014 et pour la première fois, la France a été le premier pays d’émigration vers Israël avec le départ de plus de 6 600 juifs.
« Vous êtes les bienvenus », a dit le président israélien à l’adresse des juifs de France, « mais vous ne pouvez pas revenir au foyer ancestral par détresse, par désespoir, à cause de la destruction ou des affres du terrorisme et de la peur ».

Source Dernieres nouvelles d'Alsace