mardi 6 janvier 2015

Sammy Ghozlan, le Président du BNVCA, quitte la France pour faire son alyah !


S’il fallait un symbole du départ massif des juifs de France vers Israël (1.5% de la communauté juive de France en 2014), en voilà un, et de taille ! Sammy Ghozlan, Président du Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme, et combattant acharné de la lutte visant à redonner de la fierté aux juifs de France, s’en va en Israël ! Dans cette interview exclusive, il explique son choix à ses coreligionnaires et comprend que la portée de son alyah dépasse sa simple vie privée...interview...
 

Jplus: Il paraît qu’aujourd’hui, c’est le grand jour ?
 Sammy Ghozlan: C’est vrai, je pars vivre à Netanya. J’en avais pas parlé, mais un journaliste a ébruité l’information sur Facebook alors maintenant, c’est trop tard.

Jplus: Quelles sont les raisons de ce départ ?
 S.G. : D’abord mes enfants et mes petits enfants vivent, en majorité, en Israël ; tout comme la majorité des membres de ma famille. Il y a aussi beaucoup de personnes de la communauté où je vis, en France qui sont en Israël…

Jplus: et j’imagine que votre départ se fait aussi par sionisme, par idéologie…
 S.G. : C’est évident. Pour nous, Jérusalem c’est Jérusalem !

Jplus: Que va t-il se passer pour le BNVCA ?
 S. G. : Je vais continuer à m’en occuper depuis Israël… Dernièrement nous avons ouvert un bureau à Lyon et on en ouvre d’autres à Nice, à Strasbourg, à Marseille. On fait cela car, de mon point de vue, les choses vont aller en s’amplifiant.
Tant qu’on ne prendra pas en compte le paramètre de cette propagande palestinienne, c’est pas la peine de dire qu’on fait de la lutte contre l’antisémitisme une cause nationale.  Et puis, au niveau politique, on a perdu beaucoup en France. La France, officielle, n’est pas antisémite… 
Mais depuis les manifestations de Sarcelles et de Paris en 2014, ou ont criait « mort aux juifs » en présence de personnalités officielles, je porte en moi beaucoup d’amertume.
Je crois que les juifs de France sont pris dans un étau: d’un côté on va assister au réveil de l’extrême droite qui va s’attaquer aux juifs, et de l’autre, l’extrême gauche et les pro-palestiniens qui vont continuer leurs actes…

Jplus: Donc vous partez, mais vous gardez à l’esprit les juifs de France…
 S. G. : Oui, bien entendu… Il y a des juifs qui resteront ici… Il y a ceux qui vont rester malgré le malaise dans lequel ils vivent. 

Et puis, il y a un phénomène qu’il faut combattre dans la communauté juive: la conversion à l’Islam.
Le BNVCA ouvre en ce moment un département « islamisme/islamisation » dans le but d’écouter les parents qui constatent que leurs enfants dérivent…

Jplus: Avez-vous conscience du symbole que représente votre alyah?
 S. G. : Oui, je l’ai vite compris. Très nombreux sont ceux qui m’ont appelé après que l’information soit rendue publique. Mais je ne suis pas le seul: le Président du Consistoire Central a ses enfants en Israël, pareil pour le Président du Crif, pareil pour l’ancien président du Crif…
Ce départ, c’est un message. Partir vaut mieux que fuir. On ne sait pas comment les choses vont se dérouler demain.
Tout ce que nous avons tenté pour essayer d’attirer l’attention des pouvoirs publics, des élus de droite, comme de gauche, cela n’a pas marché. 

Ils sont tombés dans ce que j’appelle le « Bonifascisme ». Les élus français sont des bonifascistes. Ils laissent les juifs de côté pour les musulmans, qui sont des électeurs beaucoup plus nombreux.

Jplus: Il y a d’ailleurs une parallèle étonnante. Boniface a été viré du PS pour avoir dit cela il y a 10 ans… Hier, c’est ce qu’a fait Benoît Hamon avec le vote sur la reconnaissance d’un état palestinien !
 S. G. : On a le choix. Soit se venger des actes antisémites. Soit les subir. Soit trouver une solution tierce. Mais pour nos enfants, on recherche la dignité.
Un jour, le maire de Sarcelles François Pupponi m’a dit: « je ne comprends pas pourquoi les juifs de Sarcelles, qui sont très bien ici, préfèrent partir que de rester ici… C’est vrai qu’il y a de l’antisémitisme, mais il n’y a pas la guerre ! »
Oui, mais en partant, on recherche la dignité.
Israël est un pays qui défends les juifs par tous les moyens. Un enfant juif de 15 ans, en France, n’a rien connu d’autre que « enlève ta kippa, cache ton étoile de David, fait attention quand tu sors de la synagogue, écrase toi, cache toi… »

Jplus: Que peut-on vous souhaiter pour 2015 ?
 S. G. : La santé, c’est le plus important… mais en Israël, il va falloir travailler à créer un groupe de pression important pour améliorer la situation des juifs venus de France. Et c’est dans tous les domaines… Même quand tu achètes un billet d’avion chez El Al, ils t’envoient tout en anglais, les billets, les notifications par mail, les SMS… C’est quand même pas normal.
Mais il faut réellement défendre cette alyah française de qualité auprès des autorités israéliennes. L’intégration doit être facilitée, sans tracasseries administratives. Il faut faciliter les choses pour les diplômes, le permis de conduire, etc… Si il y a un risque de yerida (ndlr: retour en France) , il peut venir de là… Et si yerida, il y a, ce sera une catastrophe pour ceux qui rentrent en France !

Source JerusalemPlus