vendredi 27 février 2015

Chiffre Choc : 20% de l’économie israélienne ( soit 53 milliards de dollars ) n’est pas déclaré !

 
Selon des données de la Banque mondiale, un cinquième de l’économie israélienne, soit 53 milliards de dollars, n’est pas déclaré. C’est deux fois plus qu’aux Etats-Unis, où cette part s’élève à 10%. D’après les statistiques de la Banque nationale suisse, les fonds déposés par des ressortissants de l’Etat hébreu en Suisse s’élevaient à 8,6 milliards de francs à la fin 2013...


La fraude aux impôts est estimée à un montant de 20 milliards de shekels en Israël; c’est ce que vient de révéler le directeur des Impôts, Yehouda Nesserdici, devant la commission des Finances de la Knesset. Selon cette estimation, il s’agit de 2,5% du produit intérieur brut (PIB) qui échappent aux caisses de l’Etat. Cette estimation comprend la fraude fiscale mais exclut la fraude aux cotisations sociales.

C’est la première fois qu’un haut fonctionnaire israélien prend le risque d’annoncer une estimation de la fraude fiscale. La discussion, qui a eu lieu à la Knesset à huis clos, portait sur la “rémunération aux résultats” des employés du fisc.
Selon le quotidien Globes, le directeur des Impôts aurait déclaré que « la fraude fiscale ne provient pas forcément des grands entreprises, mais des particuliers qui se plaignent »; il a ajouté que « selon les chiffres de la TVA qui reflètent la consommation, ce ne sont pas seulement les riches qui fraudent mais aussi le petit peuple ».

Une fraude importante chez les indépendants

Selon le fisc israélien, les impôts les plus fraudés seraient la TVA, l’impôt sur les sociétés et l’impôt sur le revenu. La fraude serait surtout le fait du travail au noir des salariés; de même, les travailleurs indépendants qui gèrent des petites entreprises ne déclarent pas l’ensemble de leurs revenus au fisc.
Les déclarations du Directeur des Impôts ne sont pas passées inaperçues. Le président de la Fédération interprofessionnelle d’indépendants et de PME, Yehouda Talmon, a protesté contre la généralisation faite par le fisc qui tend à considérer « tous les indépendants comme des fraudeurs ». Il a exigé que le Directeur du fisc présente ses excuses pour les propos « diffamants » qu’il a tenus à la Knesset.

Un des champions du monde de l’économie noire

Cette nouvelle estimation du fisc israélien placerait Israël dans la moyenne des pays occidentaux pour la fraude fiscale. C’est ainsi que l’Union européenne estime que le manque à gagner pour l’ensemble des pays de l’Union est de 2 à 2,5% du PIB. En France, on estime que l’Etat perd de 40 à 50 milliards d’euros par an, soit en gros 3% du PIB. Aux Etats-Unis, les services fiscaux ont estimé récemment qu’il leur manque de l’ordre de 330 milliards de dollars par an, soit 2% du PIB.
La fraude fiscale n’est qu’une partie de ce qu’il est convenu d’appeler « l’économie noire » ou, en hébreu, kalkala shrora.
En Israël comme ailleurs, il existe de nombreuses activités souterraines ou illégales, comme le trafic de drogue, la prostitution, les vols et détournements, etc.
Au début des années 2000, la Banque Mondiale estimait que l’« activité non officielle » en Israël représentait 29% du PIB; ce qui plaçait Israël au tout premier rang des pays développés, avec la Grèce (29% du PIB), et avant l’Italie (27% du PIB), la Belgique, le Portugal et l’Espagne (23% du PIB chacun).—

Par Jacques Bendelac (Jérusalem)

Source Israel Valley