mardi 24 février 2015

Iran : les évaluations du Mossad contredisent les déclarations Netanyahu

 
La chaîne qatarie panarabe Al-Jazeera et le quotidien britannique The Guardian ont annoncé lundi qu’ils allaient publier ces prochains jours des centaines de documents émanant de fuites des services de renseignements sud-africains comprenant entre autre des correspondances secrètes entre services dont le Mossad israélien...
 


Cette fuite d’informations confidentielles, baptisée « The SpyCables » par Al-Jazeera, pourrait être la plus importante, depuis la fameuse affaire WikiLeaks sur les activités d’écoute de la NSA américaine par Edward Snowden en 2013.
Les documents ayant trait à Israël concerneraient des évaluations du Mossad quant au programme nucléaire iranien.
Selon la chaîne Al-Jazeera, le Mossad aurait rédigé des évaluations selon lesquelles l’Iran ne cherche pas à produire l’arme nucléaire et cela peu de temps après le discours de Netanyahou à l’Onu dans lequel il affirmait que l’Iran était sur le point de produire la bombe atomique.
Néanmoins, les évaluations du Mossad concernant la question du nucléaire iranien ont soulevé des points contradictoires et changent d’année en année.
A titre d’exemple, Meir Dagan, ex-chef du Mossad de 2002 à 2011, avait plusieurs fois exprimé son désaccord quant aux déclarations du Premier ministre Netanyahou sur la volonté de l’Iran de parvenir à se doter de l’arme nucléaire.
D’autres documents incluant des échanges de renseignements entre les services américains, britanniques, russes et iraniens sur les opérations secrètes dans le monde au cours des huit dernières années.
Al-Jazeera a indiqué qu’elle ne publierait pas les noms des agents figurant sur les documents afin de ne pas mettre leur vie en danger.

Le leadership israélien prédit un « Printemps nucléaire »

Des progrès ont été accomplis dans les négociations à Genève sur le programme nucléaire iranien controversé mais des « questions très difficiles » doivent encore être réglées, a souligné lundi un haut responsable américain sous couvert d’anonymat.

Parallèlement, des détails de l’accord-cadre divulgués par l’Associated Press ont suscité l’inquiétude des dirigeants israéliens lundi soir.
Selon l’Associated Press, l’idée consisterait à récompenser l’Iran pour son bon comportement au cours des dernières années d’un accord, en levant graduellement des restrictions sur son programme d’enrichissement d’uranium dans le cadre d’une entente qui allégerait également les sanctions économiques imposées à la République islamique.
Si les parties s’entendent sur une durée de 15 ans, par exemple, les contrôles stricts pourraient être en place pour 10 ans, avec un allègement graduel pendant les cinq dernières années.

Un possible relâchement des contrôles pourrait voir l’Iran accroître le nombre de centrifugeuses pour ramener celui-ci vers les 10 000 qui sont actuellement en activité, et accroître le niveau d’enrichissement tout en le maintenant bien en-deçà des niveaux approchant la concentration nécessaire pour produire de l’uranium de qualité militaire.
« Le Printemps arabe auquel nous avons assisté il y a quelques années va se transformer en printemps nucléaire », a réagi Naftali Benett, tête du liste du parti Foyer juif.
Le ministre israélien des Affaires stratégiques Yuval Steinitz a dit de son côté « espérer » que les Grandes puissances « empêcheront » la signature d’un tel accord.
Une nouvelle réunion devrait se tenir lundi prochain. Les discussions débuteront entre Américains et Iraniens et ils seront ensuite rejoints par les représentants des grandes puissances (Russie, Chine, France, Grande Bretagne l’Allemagne et l’Union Européenne).
« Chacun s’efforce de négocier de bonne foi afin de parvenir à un résultat positif. Est ce que nous y parviendrons, cela reste à voir », a déclaré le haut responsable américain.
L’Iran et les grandes puissances du groupe des 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) tentent de s’entendre sur un accord de principe d’ici le 31 mars. Celui-ci autoriserait certaines activités nucléaires civiles, mais empêcherait Téhéran de se doter de l’arme atomique à travers son programme nucléaire controversé. En échange, les sanctions internationales qui pèsent sur l’économie iranienne seraient progressivement levées.

Source JerusalemPlus