mardi 24 février 2015

Logements bon marché en Israël : quel parti tiendra ses promesses ?

Headline image
 
À 22 jours des législatives, les partis israéliens multiplient les promesses électorales ; le logement est un des enjeux principaux du scrutin. Dans le programme économique de la plupart des formations politiques qui présentent une liste aux prochaines législatives, le logement figure en bonne place. Et pour cause : les prix en Israël ont augmenté de 90% en sept ans...



De la droite à la gauche, en passant par le centre et les extrêmes, la promesse est la même partout : la baisse des prix du logement et la construction massive de logements bon marché.
Quel parti israélien réussira à dégonfler la bulle immobilière et à faire baisser les prix du logement, à l’achat comme à la location ? Tour d’horizon des promesses.

CAMP SIONISTE : CONSTRUCTION PUBLIQUE

La coalition de centre gauche (Herzog-Livni) promet « un logement pour chaque salaire ». La solution : inonder le marché de 300.000 logements au rythme de 60.000 par an. Les moyens : des terrains vendus à des prix subventionnés, la relance de la construction publique de logements, des programmes de location publique à long terme avec un loyer contrôlé par l’État et ne qui ne dépassera pas 50% des revenus de la famille, etc. Un super-ministre du Logement sera nommé pour réaliser ces promesses.

YESH ATID : TVA À 0%

Le parti centriste de Yaïr Lapid propose de poursuivre les programmes déjà engagés au cours des deux dernières années à la tête du ministère des Finances : construction accélérée de 60.000 logements dans des zones à forte demande, création de 5.000 logements pour étudiants, projet « appartement à louer » consistant à construire 150.000 logements destinés à la location à long terme, suite du programme de constructions de logements à un prix-cible maximum. Le projet de loi visant à supprimer la TVA sur les logements neufs sera aussi relancé.

KOULANOU : “APPARTEMENT NET

Le nouveau parti de Moshé Kahlon lance son projet intitulé « Dira Neto » ou « appartement net », c’est-à-dire que l’acheteur ne paiera que pour le logement.
Il s’agit d’un plan d’action qui vise à réduire la chaîne de construction d’un logement en Israël de 13 à 7 ans incluant : la planification territoriale, le développement urbain, la commercialisation, les autorisations de construire et la construction elle-même.

La liste Koulanou annonce la dissolution du “Israel Land Authority” qui gere le domaine public et promet de relancer la construction de 250.000 logements qui sont aujourd’hui bloqués par des obstacles bureaucratiques. En parallèle, le parti de Kalon promet une législation du « juste loyer » qui fixera les règles de la location de logements.

MERETZ : LOGEMENTS SOCIAUX

Le parti de gauche dirigée par Zahava Galon appliquera le principe que le logement décent est un droit pour tous les citoyens. L’État doit donc intervenir davantage pour garantir ce droit : construction de logements publics, loyers subventionnés pour les familles les plus démunies, financement public de logements destinés à la location, etc.
Un impôt dissuasif sera instauré sur les propriétaires de plusieurs logements, et des mesures spéciales seront adoptées en faveur des populations les plus défavorisées, juives comme arabes.

HABAIT HAYÉHOUDI : PEUPLEMENT RÉGIONAL

Le parti religieux de Naftali Bennet regrette qu’Israël soit devenu « l’État de Tel Aviv » : son programme immobilier vise à peupler toutes les régions du pays, du Néguev à la Judée, de la Samarie à la Galilée.
Son plan intitulé « Netiv le-Dira » ou « une voie vers un logement » mêle la politique à l’économie : il se propose d’urbaniser davantage la Judee Samarie, de financer le développement des transports dans les régions isolées ou rurales, et de favoriser la concurrence pour faire baisser les prix.

ISRAEL BEITENOU : PRIORITÉ AUX JUIFS

Le parti nationaliste d’Avigdor Libermann propose des allègements fiscaux aux Israéliens qui ont servi dans l’armée et qui travaillent, ce qui leur permettrait d’accéder plus facilement à la propriété. Des prêts hypothécaires seront plus largement accordés (jusqu’à 90% de la valeur du logement) pour permettre aux jeunes couples d’acheter un logement neuf ou d’occasion.
D’autre formations politiques, comme le Likoud ou Shass, n’ont pas publié de propositions concrètes dans le domaine de l’immobilier. Quant aux partis qui ont détaillé leur plan d’action, le financement n’est jamais très précis. Car tous les programmes ont un coût que l’on peut évaluer entre 3 à 5 milliards de shekels par an : d’où viendra l’argent ? Le flou subsiste. L’électeur tranchera.

Par Jacques Bendelac (Jérusalem)

Source Israel Valley