dimanche 1 mars 2015

La Histadrout lance un préavis de grève générale pour le Sud d’Israël

 
Les menaces de licenciements ont conduit la Histadrout à lancer un préavis de grève générale pour les entreprises industrielles du Sud d’Israël. À seulement deux semaines des législatives israéliennes, la Confédération générale des Travailleurs (la Histadrout) déposé un préavis de grève générale ; celui-ci prendra effet dans quinze jours, soit à la veille des élections, dans toutes les industries situées au Sud d’Ashdod...


EXPLOITATION DES RESSOURCES NATURELLES

Malgré la proximité des élections en Israël, les syndicats ont décidé de déclarer un conflit du travail dans toutes les industries du Sud d’Israël, et cela en raison de « la crise de l’emploi grave et prolongée ».
À l’origine de ce conflit : les menaces de licenciements proférées par le consortium Israel Corporation.
Israel Corporation est un des géants de l’industrie israélienne : le groupe est contrôlé par une des riches familles israéliennes, la famille Ofer. Il est notamment spécialisé dans l’exploitation des ressources naturelles de la Mer morte par l’intermédiaire de ses nombreuses industries : Israel Chemicals, Bazan Group, Dead Sea Works, Bromine Compounds, etc.

VILLES SINISTRÉES

Or depuis quelques mois, le gouvernement israélien projette de relever les taxes qui pèsent sur les entreprises bénéficiant de licences d’exploitation des ressources naturelles du pays, comme les ressources de la mer Morte. D’où la menace proférée par le groupe, dirigé par Idan Ofer, de renvoyer 140 salariés de son groupe si l’Etat mettait son projet à exécution.
Pour les syndicats, la menace du groupe Israel Corporation a constitué la « goutte d’eau qui a fait déborder le vase » : depuis plusieurs mois, les fermetures d’entreprises se multiplient dans le sud d’Israël, mettant en péril l’emploi de milliers de salariés.
De nombreuses villes sont désormais sinistrées, comme Arad, Dimona et Beer-Sheva.

GRÈVE POLITIQUE ?

Le secrétaire général de la Histadrout, Avi Nissankoren, a justifié le nouveau conflit du travail en déclarant que « le maintien des emplois dans le sud répond aux intérêts stratégiques du pays ».
Mais pour les dirigeants d’Israel Chimicals, il s’agit d’une « grève politique et d’un mouvement de revendication brutal et disproportionné », qui est destiné à « satisfaire les intérêts de certains partis politiques à la veille des législatives ».
Quant au Patronat israélien, il s’est solidarisé avec la direction du groupe Israel Corporation.
Son président Shraga Brosh a appelé les syndicats à renoncer à la grève pour « permettre au groupe de réorganiser ses entreprises ».

Par Jacques Bendelac (Jérusalem)

Source Israel Valley