dimanche 29 mars 2015

Sur 23 pays, la Corée, Israël et les USA sont sur le podium des pays innovants

 
Le Top 5 des économies avancées. Quels sont les pays avancés les mieux placés pour accélérer leur croissance au cours de la prochaine décennie ? Le palmarès des économistes de la Coface. Trois ans après le début de la reprise, les économies avancées continuent de tirer la croissance mondiale, même si celle-ci n’accélère que timidement, passant de 2,7 points en 2013 à 3 points en 2015. Mais cette vision générale cache de grandes disparités de performance entre les pays... 

Un paysage économique encore fragileAvec un taux de croissance qui est passé de 1,9 % en 2013 à 2,9 % annoncés pour 2015, les États-Unis restent le principal moteur du mouvement puisqu’ils pèsent trois fois plus que la zone euro dans la hausse du PIB mondiale.
En Europe, l’Allemagne connaît une croissance de plus en plus équilibrée qui devrait atteindre, en 2015, un + 1,7 % en léger mieux par rapport à l’année écoulée.
Autre pays dont la situation s’améliore, l’Espagne semble en passe de réussir un rétablissement spectaculaire. En récession en 2013, le pays connaîtra une croissance sans doute supérieure à 2 points en 2015.
En revanche, la France et plus encore l’Italie restent à la traîne du peloton et peinent à remonter leur retard, notamment à cause d’un manque d’investissement des entreprises et le marasme de la construction.

Démographie et innovation, deux critères déterminants


Dans ce paysage économique toujours fragile, quels sont les pays qui ont suffisamment d’atouts pour tirer leur épingle du jeu au cours de la prochaine décennie ?
Pour le savoir, les économistes de la Coface, groupe spécialisé dans l’assurance-crédit, ont passé 23 pays avancés au crible de cinq critères pour mesurer leur capacité à sortir du risque de « stagnation séculaire » souvent évoqué.
Le développement du marché du travail et l’innovation, sont deux indices déterminants de la croissance potentielle de long terme. Le premier fait ressortir en tête un groupe de pays – notamment le Royaume-Uni, la Belgique, la Suisse et, à un moindre degré l’Allemagne – qui parviennent à maintenir une dynamique à la hausse du nombre d’actifs grâce au recours aux travailleurs immigrés.
Le second critère fait émerger la Corée du Sud, Israël et les États-Unis sur le podium des pays innovants. Les États-Unis comptent ainsi 265 000 « business angels » qui représentent 90 % du financement mondial en capital-risque.

Le poids du niveau de dettes


 Le niveau d’endettement est un autre critère important pour prendre la mesure de la capacité de résilience des économies. La preuve ? Des pays comme l’Espagne ou le Royaume-Uni qui ont connu une forte augmentation de leur dette privée avant crise sont ceux ont connu une des récessions les plus profondes.
Aujourd’hui, si le niveau de dette totale (cumul de la dette publique avec celle des entreprises et des ménages) reste élevé au sein de l’OCDE – autour de 300 % du PIB en moyenne – certains États paraissent plus vertueux que d’autres, en particulier l’Allemagne, l’Australie et l’Autriche, tandis que l’Irlande, le Portugal ou le Japon restent, à des degrés divers, handicapés par le poids d’une dette excessive.
S’agissant des performances en matière d’exportation, certains pays ont regagné en compétitivité en misant sur la baisse de leurs coûts salariaux comme l’Espagne, mais la prime reste aux pays qui profitent de la qualité et de l’image de leurs produits à haute valeur ajoutée comme l’Allemagne, le Japon, la Corée ou le Royaume-Uni.

Les inégalités, un frein à la croissance


Le dernier critère, celui des inégalités, introduit le plus de nouveauté dans le tableau. Jusqu’à présent, la théorie économique dominante voulait que les inégalités stimulent la croissance par une sorte de double effet de ruissellement (l’enrichissement des uns profitant au final à tous) et de stimulation (les plus pauvres étant incités à s’enrichir).
Or, cette idée est de plus en plus battue en brèche, la crise et la faiblesse de la reprise ayant montré que les inégalités peuvent être un frein à la croissance, ne serait-ce que parce qu’elles induisent un pouvoir d’achat moindre pour les ménages à bas revenus.
L’indicateur de Gini qui sert de mesure aux inégalités désigne ainsi un groupe de pays plus « égalitaires » : Islande, Belgique, Finlande, Pays-Bas et Irlande qui pourraient tirer parti de cet avantage.

Le palmarès des pays les plus solides


 En revanche, l’accroissement des inégalités constaté dans des pays comme les États-Unis, la Suède, le Danemark ou la France pourrait participer dans les années à venir, si ce mouvement devait se maintenir, d’un ralentissement de leur croissance.
Au total, si l’on combine ces cinq critères, on peut dresser le Top 5 des pays les plus solides suivant : Allemagne, Corée du Sud, Suisse, Belgique et Pays-Bas.
Si l’Allemagne figure le bon élève de la classe des pays développés, c’est d’abord parce qu’il a su maîtriser, mieux que d’autres, son niveau d’endettement, mais aussi soutenir des dépenses en R & D et développer un système de financement encourageant les PME à croître et à conquérir des marchés. Mais est-ce vraiment une surprise ?
 
Antoine d’Abbundo
Source Israel Valley