mardi 12 mai 2015

1eme test pour Netanyahou, la loi sur les ministres passe à la Knesset


La proposition de loi du Premier ministre Benyjamin Netanyahou visant à élargir le gouvernement a été adopté en première lecture, lundi soir, après des heures de débat véhément avec des membres de l'opposition à la Knesset. Les 61 membres de la coalition ont voté en faveur de la législation, tandis que les 59 membres de l'opposition étaient sur place pour voter contre...
 

L'un après l'autre, les membres de l'opposition ont pris le podium à partir de lundi après-midi et jusqu'en fin de soirée, détaillant leurs objections à la proposition qui permettrait d'élargir le gouvernement au-delà de la limite de 18 ministères et 4 sous-ministères et de permettre la nomination de ministres sans portefeuilles.
Plus tôt lundi, la Cour suprême israélienne a validé la décision du gouvernement d'augmenter le nombre de ministres, permettant ainsi l'examen de ce texte controversé par le Parlement.
Le Premier ministre israélien a déclaré à ce sujet lundi, à quelques heures du vote de la Knesset, que son travail de coalition n'était "pas simple" et qu'il souhaitait continuer à "faire tous les efforts pour élargir notre gouvernement parce que de grands défis se dressent devant nous".
"Avec l'aide de Dieu, le nouveau gouvernement qui sera formé dans les prochains jours va durer longtemps - beaucoup plus longtemps que le dernier gouvernement," a déclaré Netanyahou.
Le parti d'opposition centriste Yesh Atid avait saisi dimanche la Cour suprême contre ce texte amendant une loi limitant à 18 le nombre de ministres, en le jugeant anticonstitutionnel.
La Cour a indiqué lundi avoir "rejeté la demande de Yesh Atid", ainsi qu'une pétition envoyée par le chef du parti, Yair Lapid.
Le gouvernement sortant avait décidé dimanche de reporter l'application de la loi limitant le nombre de ministres afin de permettre à Benyamin Netanyahou de désigner davantage de ministres de son parti, le Likoud, dans le nouveau gouvernement devant être investi mercredi.
Cette mesure est destinée, selon les commentateurs, à éviter une fronde parmi les caciques du Likoud, alors que Netanyahou a dû faire des concessions aux partis ultra-orthodoxes (le Shass, la Liste Unifiée de la Thora), de centre droit (Koulanou) et nationaliste religieux (le Foyer Juif) pour arracher leur soutien à sa coalition gouvernementale.
Il leur a offert plus de portefeuilles que prévu si bien que le nombre de ministères disponibles pour le Likoud s'est réduit comme peau de chagrin.
Faire voter ce texte par le Parlement sera le premier test pour M. Netanyahou, qui ne dispose que d'une majorité de 61 sièges sur 120, ce qui le met à la merci de la moindre défection.
Selon le quotidien Yediot Aharonot, "la coalition et l'opposition se préparent à une épuisante bataille politique".
Le texte doit être adopté en procédure d'urgence en trois lectures par le Parlement d'ici mercredi.
Mais ses opposants ont promis de faire de l'obstruction parlementaire pour retarder au maximum son vote. "J'espère (que votre reporter) a amené un sac de couchage", a lancé lundi le député de l'Union sioniste (centre gauche), Itzik Shmuli, sur la radio militaire israélienne.
Le président du Parlement, Yuli Edelstein, a indiqué à la même radio que "l'opposition se verra accorder du temps pour débattre". Il a néanmoins précisé qu'elle ne disposerait pas d'un temps illimité car "nous devons former un gouvernement".
Isaac Herzog, chef de l'opposition et à la tête du parti de l'Union sioniste a affirmé lundi que "l'échec de concocter un gouvernement" du Premier ministre "nécessite de nouvelles élections."
"Ça fait deux mois maintenant, et Netanyahou n'a pas été capable de former un gouvernement qui gagne l'approbation de la Knesset", a déclaré Herzog. "Nous avons maintenant une occasion rare, comme un grand bloc forte, politique, d'éviter un gouvernement qui menace Israël", sur sa page Facebook.
Herzog a déclaré qu'il s'investissait "dans la possibilité de former un gouvernement alternatif" à celui de Netanyahou.
"Ce n'est pas une coalition que nous avons obtenu, c'est une catastrophe", a-t-il également affirmé dimanche soir lors d'une rencontre avec les nouveaux immigrants à Tel Aviv, rappelant également les millions de shekels dépensés pour forger cette coalition gouvernementale.
Avigdor Lieberman a également critiqué le Premier ministre, qui jusqu'à la semaine dernière était son partenaire politique. "Netanyahou a menti aux électeurs, il a promis des montagnes et des collines au public israélien, et tout a disparu," a-t-il déclaré, écartant toutefois une possible coopération avec les partis de gauche à la Knesset.
Par ailleurs, la ministre de la Justice entrant Ayelet Shaked a été placée sous protection spéciale par la sécurité de la Knesset après avoir reçu plusieurs menaces de mort.
"Nous avons été surpris de recevoir des menaces explicites contre Ayelet Shaked", a déclaré le président de la Knesset Yuli Edelstein lundi matin dans une interview à la radio militaire.
Shaked a fait face à un torrent d'attaques en ligne, après l'annonce la semaine dernière de sa nomination au poste de ministre de la Justice, notamment de militants d'extrême gauche.
Source I24News