jeudi 14 mai 2015

Depuis janvier 2015, la Banque d’Israël a acheté plus de 2 milliards de dollars


Pas de répit en Israël dans la “guerre des monnaies”; la banque centrale intervient encore pour affaiblir le shekel et soutenir les exportations. La Banque centrale d’Israël continue sans répit sa politique visant à freiner la hausse du shekel. Pour le seul mois d’avril, la banque centrale a acheté 900 millions de dollars. Depuis le début de 2015, ce sont plus de 2 milliards de dollars qui ont été acquis par la banque centrale ; sur toute l’année 2017, la banque s’était porté acquéreuse de 7 milliards de dollars...


MALADIE HOLLANDAISE

À la fin d’avril 2015, le montant des réserves en devises d’Israël s’est élevé à 85,9 milliards de dollars. Les réserves auraient augmenté davantage encore si une partie des devises du pays n’avait été exportée pour les besoins du secteur privé (180 millions de dollars en avril) et du secteur public (315 millions en avril).
Officiellement, les récents achats de dollars en Israël s’effectuent pour contrebalancer les mouvements de capitaux qui dérèglent le taux de change du shekel. Mais la banque centrale d’Israël acheté aussi des dollars pour compenser les revenus de la production de gaz naturel et éviter la « maladie hollandaise » ; comme en Hollande, l’accroissement des recettes d’exportation du gaz naturel entraînerait l’appréciation de la devise, ce qui finira par nuire à la compétitivité-prix des exportations non gazières du pays.

MOUVEMENTS SPÉCULATIFS

Depuis quelques années, Israël est victime des capitaux spéculatifs à la recherche d’une rentabilité immédiate ; cette spéculation contre le dollar tire le shekel vers le haut, ce qui rend l’intervention de la banque centrale inévitable.
Pour faire face à la spéculation étrangère, la banque centrale dispose aussi d’un autre instrument : le taux d’intérêt. Or un taux presque nul (0,1% en mai) ne décourage pas les spéculateurs.
Dorénavant, beaucoup d’analystes israéliens estiment que la banque centrale n’aura pas d’autres choix que de fixer un taux d’intérêt négatif pour freiner la spéculation contre le dollar.

PANIQUE DES ÉPARGNANTS

D’ailleurs, la semaine dernière, la banque centrale a demandé aux banques commerciales du pays de se préparer à un taux d’intérêt négatif. Les préparatifs sont aussi techniques ; il n’est pas certain que les systèmes informatiques en Israël soient capables de lire un signe négatif placé devant le chiffre du taux.
Dans le scénario d’un taux négatif, la principale inconnue reste le comportement des épargnants ; la banque centrale craint que le public israélien ne se précipite dans leur agence bancaire pour retirer leurs dépôts.

Jacques Bendelac (Jérusalem)

Source Israel Valley