mardi 5 mai 2015

Knesset : les députés devront voter les coûteux accords de coalition


La session d’été de la Knesset s’est ouverte hier; les nouveaux députés se prononceront rapidement sur les accords de coalition et le budget 2015. 10 milliards de shekels : c’est le montant global des engagements financiers que le Premier ministre israélien a dû consentir pour former sa coalition gouvernementale. En effet, pour satisfaire ses partenaires de la coalition, Netanyahou devra se résoudre à délier les cordons de la bourse. Et les promesses électorales coûteront cher à l’économie israélienne : la facture prévue de 10 milliards de shekels (2,5 milliards d’euros) correspond à 3% des dépenses publiques pour 2015...Analyses...


ACROBATIE FINANCIÈRE
La formation d’une coalition gouvernementale en Israël est donc un périlleux exercice d’acrobatie financière. D’autant plus que Benyamin Netanyahou voudrait tenir une autre promesse : celle de ne pas augmenter les impôts. Autrement dit, le 4e gouvernement de Netanyahou devra couper dans d’autres dépenses civiles ou laisser filer le déficit public.
Pour parvenir à former une coalition la plus large possible, Benyamin Netanyahou doit donc faire de nombreuses concessions : entre Koulanou, Shass, Yahadout AThora, Israel Beiteinou et Abait Ayehoudi, les compromis budgétaires finissent par peser lourd sur le budget de l’État. Par exemple, les exigences du parti Koulanou sont évaluées à 45 milliards de shekels sur cinq ans, celles des Harédim entre 3 et 5 milliards de shekels par an. Tour d’horizon des principales mesures qui auront des retombées budgétaires importantes.

ALLOCATIONS FAMILIALES – Le montant des allocations sera relevé progressivement en fonction du nombre d’enfants : la rallonge sera de 2% pour une famille de deux enfants, et elle montera à 63% pour les familles avec cinq enfants. Coût global : 2,6 milliards de shekels.

SUBVENTIONS AUX YÉSHIVOT – les partis juifs orthodoxes ont obtenu le rétablissement des subventions aux écoles talmudiques qui avaient été coupées il y deux ans. Coût de l’enveloppe : un demi-milliard de shekels.

ÉDUCATION – Plusieurs formations réclament une rallonge significative au budget de l’Education. Le parti Abait Ayehoudi exige 1 milliard de shekels alors que Yahadout Athora réclame des subventions supplémentaires pour ses écoles et crèches pour un montant de 200 millions de shekels.

LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ – Le futur ministre des Finances Moshe Kahlon s’est engagé à mettre en œuvre les recommandations de la commission Elalouf pour réduire la pauvreté. Il s’agit notamment de relever le pouvoir d’achat des personnes âgées. Le coût global de ces recommandations serait de 8 milliards de shekels dont 1 milliard pour 2015.

TVA SUR LES PRODUITS DE BASE – le mouvement séfarade Shass réclamait la suppression de la TVA sur toute une série de produits alimentaires. Finalement, une commission d’experts sera mise en place pour en définir les modalités. Le coût de cette mesure serait supérieur à 1 milliard de shekels par an.

SANTÉ – Les orthodoxes de Yahadout Athora veulent étendre les soins dentaires gratuits jusqu’à 18 ans (contre 12 ans aujourd’hui). Coût de la mesure : 240 millions de shekels par an.

AIDE AUX SOLDATS DÉMOBILISÉS – Plusieurs partis de la future coalition ont exigé un relèvement de la solde des soldats de Tsahal, ou l’attribution d’une bourse plus substantielle au moment leur démobilisation. Le budget affecté à cet effet se montera à 1,3 milliard de shekels par an.

DÉFENSE – le Premier ministre s’est prononcé pour une augmentation significative du budget militaire. À défaut d’augmenter les recettes fiscales, il faudra trouver des compensations en coupant dans les autres budgets civils. Au risque de s’attirer les foudres de l’OCDE qui recommande, au contraire, un relèvement des dépenses civiles qui sont en Israël les plus basses des pays occidentaux.

Jacques Bendelac (Jérusalem)

Source Israel Valley